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Alter Reality Chap.8 : Appétit Jurassic p.3

Voici le chapitre 8 du tome 1 de mon Light Novel Alter Reality.
Toutes les deux semaines, un chapitre sera posté. N’hésitez pas à donner votre avis.

Vous pouvez lire les chapitres précédents ici :
Chapitre 1 – Catastrophe p.1
Chapitre 2 – Catastrophe p.2
Chapitre 3 – Rescapé p.1
Chapitre 4 – Rescapé p.2
Chapitre 5 – Rescapé p.3
Chapitre 6 – Appétit Jurassic p.1
Chapitre 7 – Appétit Jurassic p.2

J’aurais tellement voulu que cette sortie se termine sans accroc. Mais, le destin en avait décidé autrement.
Alors que nous étions enfin réunis et sur le départ, nous entendîmes du bruit. C’était semblable au son que ferait une armée de femmes en talons haut. C’était assez étrange, d’autant plus que nous étions les seuls humains ici.

Quelque chose de dangereux s’approchait. Le tout était de connaître le nombre et la puissance de cette menace.

Daniel fit signe aux autres de ne pas bouger.

— Ne courez pas ! Ne vous séparez pas ! Tous ceux qui peuvent se battre, préparez vos Altereurs.

Mes camarades acquiescèrent, armant leurs montres et leurs cartouches. Nous étions prêts à en découdre.

C’est alors que je les vis. Ils nous encerclaient complètement, empêchant toute fuite.

À ma gauche, je reconnus les lézards orange que Vick avait fait fuir, leur nom était Laggi. Par contre, ceux, à droite, étaient différents. Mais, ils provenaient du même univers.

Ils étaient semblables aux raptors, mais leur corps était plus fin et souple. Leurs écailles étaient rouges avec des taches noires. Ils avaient également une bosse arrondie au niveau du museau. Si on ne voyait pas leurs nombreuses canines, on aurait presque tendance à vouloir se moquer de leur tête.

Toutefois, ces petits reptiles étaient aussi dangereux que les Laggi. C’étaient de vrais carnivores, qui chassaient en bande. Mais ils ne le faisaient jamais avec des Laggi. Pour eux, ils étaient des rivaux pour la nourriture.

En clair, nous étions en plein milieu d’une dispute de territoire. Ils avaient décidé de faire de nous un casse-croûte et une excuse pour se battre. Nous étions mal tombés.

Tout en les regardant, je pris une grande inspiration, doucement je sortis de ma poche mon deuxième jeu, puis j’appuyai sur le cadran.

— MODE GAME ACTIVE !

La voix synthétique se répéta plusieurs fois, montrant que tout le monde avait fait comme moi. Alors que les monstres nous regardaient avec une grande vigilance. Daniel fit signe d’activer nos armes. Le gagnant de ce combat sera celui qui attaquera en premier.

— ACTIVATION DU JEU MONSTER KILLER !

Cette fois, je ne pris pas mon jeu Shiranui. Mon choix, c’était porté sur la grande licence Monster Killer. Ces créatures venant de ce jeu vidéo, il y avait de quoi les combattre dedans.

D’un coup, deux armes apparurent dans mes mains. Deux belles épées, une était faite d’écailles vertes, alors que l’autre, bien plus grande, était recouverte d’écailles cramoisies. Ces deux lames provenaient de deux Wyvernes, qui étaient connues pour être des âmes sœurs. D’où leur nom : Flamme sœur.

Contrairement à Shiranui, je n’avais pas de décoration pour agrémenter mon apparence. J’avais juste mes armes, ainsi qu’une petite arbalète sur mon avant-bras gauche. Celle-ci permettait d’utiliser un panel d’accessoires.

J’activai l’interface de mon arbalète et fit apparaître une petite fenêtre bleue semi-transparente. Dessus je vis les objets que j’avais en stock. Mon doigt s’arrêta sur une balle jaune. Je la sélectionnai et elle s’insèrera à l’intérieur de mon arbalète.

— Je vais utiliser une bombe flash dans 3 secondes, fermez les yeux et courez vers la gauche.

Je pointai mon arbalète vers les créatures, qui commençaient à grommeler d’impatience et à se rapprocher dangereusement.

— 1…

— 2…

— 3 !

J’appuyai sur la détente et fermai les yeux. J’entendis alors la balle touchait le sol, suivis de hurlements reptiliens. J’ouvris aussitôt les paupières pour constater que les monstres étaient complètement sonnés et perdus.

La bombe flash était une arme redoutable. Elle consistait à faire une lumière intense dès que la munition était éjectée, rentrant l’adversaire aveugle et confus pendant quelques minutes.

C’était notre chance, nous devions fuir pendant que l’ennemi était désorienté.

— On y va !

Tout en écoutant les ordres d’Alex, je courus, fendant l’air avec mes armes. Je profitai de l’occasion pour tuer ces créatures. En quelques coups, plusieurs de ces monstres tombèrent à terre, agonisants.

Je n’étais pas la seule à combattre. Vick lançait des boules d’énergie, désintégrant tout sur son passage. Debora tirait des balles à l’aide de deux pistolets bleus. Alex utilisait un simple fusil-mitrailleur. Ceux qui détenaient les armes corps à corps étaient William, Jim, Daniel et moi.

Alors que William se battait avec des gants de boxe bleus montés sur ressort. Jim et Daniel avaient chacun respectivement une épée. Un, avait une magnifique rapière, alors que l’autre avait une digne lame de chevalier.

Malheureusement, je ne pouvais pas dire d’où ces armes provenaient. Même si je suis certaine que Vick, lui, le savait.

Nous avancions ainsi rapidement vers la sortie. Elle n’était pas loin, je voyais presque l’arche en pierre qui débouchait vers l’extérieur.

Cependant, notre joie fut de courte durée. Un rugissement aigu résonna dans toute la rue, nous obligeant à nous couvrir les oreilles. Puis, une immense silhouette cramoisie apparue.

C’était un Aydrome, un reptile semblable aux petits raptors rouges. C’était en fait le mâle Alpha de la meute. Il avait donc quelques caractéristiques qui le différenciaient des autres.

Déjà sa taille : il devait faire plus de trois mètres de haut. Il avait aussi une très longue queue contrairement à ses semblables. Il avait également une peau rouge, rappelant celle des salamandres, qui se dégradait vers le violet.

Sa particularité était une grande crête en forme de hache au sommet de son crâne. Ainsi que les deux excroissances à l’arrière semblable à deux cornes.

C’était, une créature connue pour être rapide et agile. Ce n’était pas le genre de monstre que je souhaitais croiser en ce moment. Pourtant il était bien là, nous barrant le chemin.

L’Aydrome nous fixa avec ses yeux jaunes, cherchant à nous intimider. Il fit un pas en avant, se faisant le plus imposant possible. Il ne voulait pas que nous sortions de son territoire.

Je ne sais pas comment nous pouvions le combattre dans l’état actuel des choses. Sa meute, composée d’Ayprey, allait bientôt reprendre ses esprits. Les Laggi allaient en faire de même. Nous serions pris bientôt en sandwich.

Que pouvions-nous faire ? Passer sur le côté ? Faire une diversion ?

Alors que les reptiles s’agitaient derrière nous, j’essayais de penser à un plan.

C’est alors qu’un autre hurlement se fit entendre. Il était plus fort et féroce. Je me raidis, un autre grand monstre allait entrer en scène.

Dans un grand vacarme, un reptile ressemblant à un vélociraptor géant sortit d’un magasin en pulvérisant sa façade. Il avait une longue queue criblée de pics et une collerette violette et orange surplombée sa tête. Il était également recouvert d’une magnifique crête de poils blancs qui descendaient de son flanc jusqu’au bout de sa queue.

Il avait une allure féroce et digne à la fois, tout le contraire de l’Aydrome. Cette créature était connue sous le nom de Grand Laggi. Il était le mâle Alpha des Laggi. Un chef connu pour sa mâchoire robuste et son intelligence.

Nous avions là des champions. Deux créatures puissantes prêtes à batailler pour un morceau d’humain. Je ne sais même pas si nous avions la capacité de les battre. Toutefois, la venue de ce Grand Laggi était une opportunité en or. C’était la diversion que nous attendions.

Le Grand Laggi hurla sa rage contre son rival l’Aydrome. Celui-ci répondit aux provocations. Pour le moment, nous n’étions plus le centre d’intérêt. Nous avions qu’une opportunité et nous devions la saisir.

— Fuyez, en contournant le grand rouge !

Ma bouche était pâteuse, mais ça ne m’empêcha pas de crier de toutes mes forces. Comme réveillé par mon ordre, tout le monde se mit à courir. Malheureusement, notre fuite attira l’attention du grand Laggi, qui profita de l’occasion, pour happer la pharmacienne en pleine course.

Avec sa grande gueule, il l’attrapa par la tête et la jeta contre un mur. Son corps à moitié dévoré glissa le long de la pierre pour terminer par terre. Son sang rouge ruisselait entre des dalles grises.

Face à cette scène macabre, nous criâmes de peur et de surprise. Pendant ce temps, les petits Laggis se précipitèrent sur le cadavre pour profiter du festin. Les Ayprey, jalousant ce dîner, se jetèrent aussi dessus. C’est alors qu’une querelle à coups de mâchoires et de griffes s’entama entre les deux bandes.

Alors qu’ils se battaient pour savoir qui terminerait les restes, l’Aydrome nous fixa. Il était encore en chasse.

— On court et on les contourne !

Alex pointa du doigt la sortie. Nous devions absolument partir vers une zone plus large. Dans cette rue étroite, il était impossible de combattre, ou de fuir facilement. Nous étions emprisonnés sur place.

Le groupe se divisa en deux, un contourna les monstres par la gauche et l’autre par la droite. J’avais choisi la deuxième option. Malheureusement, le grand Laggi se tourna vers moi, m’immobilisant sur place.

Ce monstre m’avait choisie comme sa prochaine proie. Il fit un bond en avant, pour me barrer la route. Bien décidée à me défendre, je courus vers lui et lui donnai quelques coups au niveau de ses pattes arrière.

En réponse, il riposta avec un violent coup de patte, me faisant tomber par terre. Puis, il me répliqua avec un coup de queue. L’attaque était si puissante qu’elle m’éjecta en arrière, me faisant percuter la porte d’une boutique.

Mon dos me faisait mal, j’étais effrayée et sonnée. Alors que je relevais la tête pour reprendre mes esprits, je vis deux yeux orange qui me fixaient.

Sa mâchoire était à quelque centimètre de moi. Je pouvais sentir la chaleur de son souffle et l’odeur de son haleine. Un fin filet de bave coulait entre ses canines. Il avait faim. Il allait bientôt me dévorer.

J’avais envie de pleurer, de crier, de me débattre, mais je restai là, figée, comme si j’admirais une œuvre d’art à couper le souffle. Pendant un instant, le temps s’est arrêté. Je repensais à ma vie. Mon travail… Vick… Mon avenir…

Mon esprit fut rempli de tellement de pensées que j’aurais pu en vomir. Mais à la fin, mon cerveau se vida. J’allais mourir.

Je fermai les yeux, voulant éviter de voir la mort en face. Je ne pris même pas la peine de me protéger. C’était la fin.

Le grand Laggi releva sa tête, ouvrit sa mâchoire et se rapprocha au-dessus de moi. Je sentais sa salive tomber sur mes cheveux. Je tremblais. Je priais…

Un coup de feu retentit, percutant la gueule du monstre. Déboussolé, le grand Laggi fit plusieurs pas en arrière. Quand il releva sa tête, je vis qu’il était blessé au niveau du museau.

Troublée par ce sauvetage in extrémiste, je cherchai mon sauveur du regard. C’était Jimmy. Il tenait entre ses mains un fusil sniper. Il avait réussi à passer derrière L’Aydrome.

J’ai eu de la chance. Je me relevai, expirant toutes mes angoisses, et couru loin de mon prédateur.

En plus de moi, il restait trois autres personnes prises au piège par l’Aydrome. Il était le dernier obstacle entre nous et la sortie. Ceux de l’autre côté tentaient d’attirer son attention. Mais le dinosaure semblait faire une fixation sur nous quatre.

Soudain, j’entendis des pas lourds derrière moi. Le grand Laggi était déterminé à me cibler de nouveau. Je tentai de fuir, quand une masse informe et violette se précipita vers moi. Je l’évitai en bondissant sur le côté. L’objet finit sa course en percutant de plein fouet la tête de mon poursuivant.

Énervé par cette attaque, il se mit à hurler. Aussitôt, une autre bulle mauve fut lancée. Elle provenait de l’Aydrome. Je me rappelai alors que ce projectile pouvait empoisonner.

L’Aydrome avait-il tenté de m’intoxiquer ou visait-il le grand Laggi ?

Fou de colère, le grand Laggi rugit une deuxième fois. Son cri de guerre ameuta les petits Ayprey, qui en représailles se mirent à lui mordre les chevilles. En retour, les Laggi ripostèrent, défendant leur chef.

Une masse de lézard se rassemblait derrière moi, faisant claquer leurs mâchoires et bondissant les uns sur les autres. Tout ça me laissa un peu de répit. Je me levai et regardai Aydrome qui m’observait silencieusement. Lui aussi réfléchissait à son prochain mouvement. Il avait l’air de prendre son temps.

Dans mon cas, je n’avais pas ce luxe. Je courus sur le côté. Surpris par mon approche, l’Aydrome cracha plusieurs petits projectiles empoisonnés. Je reculai pour éviter la première salve. Mais je ne pus esquiver la seconde. Impuissante, je vis l’attaque m’arriver en pleine figure.

C’est alors qu’une épée fendit l’air, détruisant la plupart des bulles. Je reconnus Daniel qui après m’avoir défendue se tourna vers moi.

— Allez, on y va !

Il me prit brusquement par la main et se mit à courir.

— MAINTENANT !

Daniel hurla en direction du groupe se trouvant derrière l’Aydrome. S’en suivirent, des bruits de détonation. Tout le monde tirait sur le monstre rouge, le faisait reculer loin de nous. Ainsi, Daniel, moi et le couple de survivants, nous avons pu passer cet obstacle cramoisi.

De l’autre côté, Daniel me lâcha. En remerciement, je lui souris. Puis je courus vers Vick.

— Ça va ?

Mon frère fronça les sourcils.

— C’est plutôt moi qui devrais dire ça !

Alors que j’étais prête à répliquer, nous entendîmes plusieurs hurlements. Le grand Laggi et L’Aydrome étaient toujours là. Ils avaient encore envie de nous chasser.

Heureusement, maintenant, nous avions le champ libre. Nous pouvions sortir de cet endroit.

Tout le groupe couru vers la sortie. Nous mettions toute notre énergie à creuser un écart entre eux et nous. Cependant avec leurs grandes pattes, c’étaient facile pour eux de nous rattraper. Nous le sentions, ils étaient juste derrière nous. Un faux pas, une chute, tout pouvait nous conduire à faire connaissance avec leurs mâchoires.

Certains avaient fait le choix difficile de laisser tomber leur sac à dos rempli de provisions. Quant aux caddies, ils étaient depuis longtemps abandonnés. Personne n’avait eu l’idée de les garder.

Enfin à l’extérieur, je fis volte-face et pointai du doigt l’arche qui servait de porte d’entrée.

— Il faut la faire s’écrouler, vite !

Si nous arrivions à la faire tomber sur elle-même, elle boucherait le passage évitant que la course-poursuite ne s’éternise. C’est dommage, nous allions perdre un lieu de ravitaillement. Mais il fallait bien faire ce sacrifice pour survivre.

Je ne sais pas comment nous pouvions le faire. En dehors des Altereurs, nous n’avions ni armes ni explosifs.

Je vis Alex matérialiser un lance-grenades dans ses mains. Il visa l’arche et tira une grenade qui explosa au contact de la pierre. Normalement, avec une vraie grenade l’arche aurait déjà été détruite.

Mais dans ce cas, c’était inutile. Les armes créées par un Altereur n’avaient aucun impact sur le monde réel. C’était une perte de temps et de ressource. Il fallait que je stoppe Alex.

Je m’approchai de lui pour tenter d’arrêter sa tentative désespérée.

— Ça marche, ça marche. Encore ! Encore, Alex !

Soudain, Vick encouragea Alex. Je levai les yeux et remarquai qu’une petite fissure s’était formée sur l’arche. Choquée, je vérifiai plusieurs fois ce que je venais de voir.

Non ! C’était impossible.

Cette fente était sûrement là avant. C’était juste, un mirage créé par le désespoir.

Alex continua, tirant d’autres grenades. Étonnamment, après trois explosions l’arche commença à s’effriter.

Comment ? Pourquoi ?

Si on y pense, ces créatures irréelles avaient maintenant un impact sur notre monde.

Alors, peut-être…

Peut-être que les objets créés avec un Altereur avaient également la même capacité, mais plus faiblement.

Cela voulait dire que nous pouvions nous blesser avec nos Altereurs ?

Perdue dans mes pensées, je fus réveillée par les cris enragés des deux gros reptiles. Ils n’étaient plus qu’à quelques mètres de nous.

L’arche était encore debout. Nous n’avions plus le temps de fuir. Soit la pierre tombait au sol et nous sauvait, soit nos vies étaient fichues. En désespoir de cause, tous ceux qui avaient à leur disposition des armes de gros calibre tirèrent sur la roche.

Après une farandole d’explosions, l’arche s’effondra enfin. Les deux monstres disparurent derrière un amas de poussières et de pierres. Nous laissant seuls avec nos cris de joie.

Certains d’entre nous tombèrent à terre pour récupérer, d’autres épongèrent leurs sueurs et leurs larmes.

Nous étions vivants. Nous étions sauvés.

J’avais envie de revenir à notre base, et dormir deux jours complets. Cette journée me paraissait atrocement longue.

En signe de défaite, les deux créatures hurlèrent de colère avant de se taire. Les bêtes étaient parties. Elles étaient vaincues.

— Bon, il est temps de rentrer.

Alex fit signe aux autres de partir. Nous ne devions pas rester plus longtemps dans les parages. Qui sait, il y avait peut-être d’autres créatures. Nous n’avions certainement pas la force pour une deuxième bataille.

Au bout d’un moment, Alex arrêta le cortège, pour vérifier l’état de tout le monde et les ressources que nous avions réuni.

La plupart des survivants étaient en forme. Ils avaient juste des égratignures et des ecchymoses.

Quant à nos provisions, elles étaient bien maigres. Quelques boîtes de conserve, des snacks, des bandages. Au niveau de l’eau, nous ne disposions que dix bouteilles. Nous ne pouvions pas tenir plusieurs semaines avec ça. Il faudra peut-être envisager de boire l’eau des robinets venant de la banque.

Une fois nos ressources évaluées, il était temps de reprendre la route vers la base.

— Daniel ! Ça va ?

Je remarquai que Daniel traînait derrière le groupe. Son visage était pâle. Il n’avait pas l’air en forme. J’accourus vers lui, inquiète. Il leva son visage vers moi et m’offrit un sourire troublé.

— Je dois être épuisée… Pourtant, j’ai… L’habitude des situations extrêmes, mais là… Je ne sais pas, je…

D’un coup, il toussa, puis tomba à genoux. Je m’approchai de lui pour le rattraper.

— Daniel ! Daniel ?

Sans crier gare, Daniel vomit un liquide violet, puis il s’effondra dans mes bras. Son visage était blanc et son regard vide.

— Daniel ? Daniel ?

Je le secouai plusieurs fois. Le reste du groupe accouru vers moi, complètement paniqué. William mit un genou à terre, et posa son doigt au niveau du cou de Daniel.

— Je ne comprends pas, il…

William tourna son visage vers moi.

— Il est mort !

Je regardai le jeune homme aux cheveux blonds, la bouche grande ouverte.

— Quoi ?

William hocha la tête. Je compris que je tenais entre mes mains le corps inerte de notre compagnon Daniel. Il était mort…

— Comment ? Pourquoi ?

Troublée, je demandai une explication à William. Il soupira et examina le corps délicatement.

— Pas de blessure apparente…

Il se figea alors en regardant derrière le cou de Daniel.

— C’est peut-être ça.

Il montra à tout le monde une tache violette qui s’était incrustée sous la peau de Daniel. Je savais ce que c’était.

L’Aydrome avait empoissonné Daniel. Ce poison l’avait dévoré petit à petit jusqu’à le conduire à la mort.

Mais quand avait-il été touché ?

Peut-être… Qu’au moment où il m’avait défendue en coupant en deux les balles de poison, une goutte de cette mixture toxique l’avait touché. C’était possible.

Je regardai mon sauveur mort, j’avais envie de pleurer. Pourtant aucune larme ne tomba, je ne le connaissais malheureusement pas assez pour avoir ce privilège. Je ne pouvais que le remercier de son aide et souhaiter qu’il soit maintenant heureux là où il était.

Par respect, ou à cause du choc, tout le monde resta silencieux. Nous fixâmes Daniel, attendant une réaction. Mais elle ne viendra jamais. Nous devions enterrer son corps. C’était la moindre des choses que je pouvais faire. Lui donner une tombe.

— Hmmm… Je ne veux pas être affreux… Mais on est censé attendre combien de temps avant de récupérer son Altereur et ses cartouches, sans être mal vu ?

Toutes les têtes se tournèrent vers Vick. Je le regardai, choquée.

— Vick ?!

Mon frère haussa des épaules.

— Quoi ! Tout le monde pense ça !

J’essayais d’effacer de mes oreilles ce que je venais t’entendre. Je déposai délicatement le corps de Daniel au sol et me levai.

Je posai un doigt accusateur sur le torse de mon frère, alors que j’étais prête à lui faire la morale, je sentis une main se poser sur mon épaule.

— C’est bon !

Je me retournai pour voir le visage triste d’Alex.

— On rentre !

Je soupirai et me pinçai le nez pour me calmer.

— D’accord…

Avant de rentrer à la base, nous enterrâmes comme prévu Daniel, lui faisant une petite tombe. J’espère avoir le temps, plus tard, de l’agrémenter de fleur.

Vick a récupéré l’Altereur et les deux cartouches de Daniel sous mon regard accusateur. Il ne parut pas culpabilisé de son action. Il restait fidèle à lui-même.

Sur le chemin du retour, je me demandais si Daniel avait de la famille.

Il ne semblait pas marié vu qu’il n’avait pas de bague. Mais il pouvait quand même avoir une copine ou des enfants.

Mince ! Qu’est-ce que je pourrais leur dire ?

Comment envoyer son manuscrit à un éditeur

Votre livre est fini et vous avez repéré les maisons d’édition où envoyer votre texte. Maintenant, il est temps de soumettre votre œuvre, mais avant ça, il y a plusieurs choses à faire pour que les éditeurs ne jettent pas votre travail à la poubelle.

La mise en page du manuscrit

Un manuscrit est un texte écrit à la main, maintenant à notre époque, les éditeurs demandent un tapuscrit, c’est dire taper via un ordinateur.
Pour la mise en page, il y a deux écoles :
– Soit celle par défaut, que j’expliquerais dans un autre article.
– Soit celle donnée directement par la maison d’édition. Il arrive que les éditeurs demandent souvent une mise en page spécifique, vous la retrouvez normalement dans une page nommée « envoyer un manuscrit » ou « comment envoyer un manuscrit chez nous ».

Il faut également noter que vous devez envoyer à l’éditeur un texte corrigé. Vous devez ainsi :
Corriger le fond, c’est-à-dire supprimer toutes les incohérences et achever votre intrigue et vos personnages.
Corriger la forme en éradiquant les fautes de grammaire, d’orthographe, de syntaxe, de frappe

Si vous avez un vocabulaire particulier, dû à l’univers de votre livre (fantasy/fantastique, SF), il faut absolument un lexique. Le mieux c’est, que la définition des mots inconnus soit en bas de la page, évitant à l’éditeur de chercher la définition à chaque fois à la fin du manuscrit.
Dernière chose, il n’est pas recommandé de mettre une couverture (image, photo, dessin…). Beaucoup d’éditeurs préfèrent juste le titre du livre et les coordonnées de l’auteur. Dans le doute, vérifier si l’éditeur la demande sur son site web.

La création d’un synopsis/résumé

Beaucoup de maisons d’édition demanderont de fournir un synopsis/résumé de quelques lignes à deux pages.
C’est très difficile à faire selon les maisons d’édition :
– Certaines se contenteront d’un résumé semblable à une quatrième de couverture, c’est-à-dire, un petit texte qui donne envie de lire le livre et qui ne dévoile pas la fin de l’intrigue.
– D’autres voudront presque une fiche de lecture, avec un résumé de chaque chapitre ou des scènes du livre. Ce qui demande, un travail laborieux. En plus, il faudra que la synopsis soit écrite selon votre style, pour que l’éditeur se fasse une idée.

En-cas, d’une série, donc d’une histoire sur plusieurs tomes. L’éditeur peut demander le résumé des tomes suivant, même s’ils ne sont pas encore écrits.
Pour les livres avec beaucoup de personnages, il est conseillé de faire des fiches pour les présenter (1/2 à 1 page par personnages), surtout pour les genres fantasy/fantastique/SF. Mais ce n’est pas obligatoire.

Dernière vérification

Avant d’envoyer votre courrier ou votre e-mail, il y a quelques dernières règles à suivre :
– Il faut vérifier absolument que votre livre correspond bien à la ligne éditoriale de la maison d’édition, j’expliquerai comment faire dans un autre article.
– Il faut vérifier le type d’envoi qu’accepte la maison d’édition. Certaines préfèrent par e-mails et d’autres privilégient l’envoi papier. Parfois, ce sont les deux. Personnellement, je préfère par e-mail, c’est gratuit et écologique. Alors que, par la poste, il faut compter 5 € pour un manuscrit 200 à 250 pages, sans oublier l’impression et la reliure. Ce qui revient très cher si vous envoyez votre livre à dix maisons d’édition.
– Si vous envoyez votre manuscrit par voie postale, n’oubliez pas d’ajouter une enveloppe timbrée si vous souhaitez que l’on vous le renvoie. Mais même ainsi, certains éditeurs ne font même pas l’effort de le faire.
– Si vous envoyez votre manuscrit par e-mail, n’oubliez pas de le convertir en format PDF ou en format Word (doc ou docx), ainsi que le résumé.

Ce que vous devez mettre dans votre lettre/mail d’accompagnement

Cette lettre est obligatoire, elle est semblable à une fiche d’identité qui vous présente ainsi que votre ouvrage. Elle doit absolument être séparée de votre manuscrit.
Voici les choses qu’il faut mettre dans votre lettre ou e-mail :
– Pour le sujet/l’objet du mail/de la lettre : Mettez simplement le titre de votre ouvrage, le genre et votre nom. Exemple : Titre du livre, genre (jeunesse, romance, fantastique…) – Nom prénom
– Vos coordonnées dans le cas d’une lettre (numéro de téléphone, adresse e-mail, adresse postale)
– Commencez et finissez par une formule de politesse. Comme bonjour, Madame, Monsieur, je vous prie d’agréer….
–  Présentez-vous rapidement et si vous avez d’autres livres publiés.
– Dite pourquoi vous avez choisi cette maison d’édition (la ligne d’éditorial, fan de leurs livres…)
– Présentez votre livre, avec un résumé style 4éme de couverture, et le genre du roman.
– Par e-mail, il ne faut pas oublier de joindre les différents fichiers.

Attention : La lettre doit faire maximum une page. La police de la lettre doit être Times New Roman, et la taille 12.

Exemple de lettre

[vos cordonnées seulement en cas de lettre]

[Les cordonnées de la maison d’édition seulement en cas de lettre]

Madame, Monsieur

 Je me doute bien en vous adressant ce manuscrit que votre maison est submergée de propositions diverses et variées, certainement de qualité très variable. Je suis néanmoins convaincue que si vous trouvez le temps de vous plonger dans « [Titre de votre livre] », vous pourrez bien y trouver un certain intérêt.

[Votre présentation]

J’ai déjà publié plusieurs livres :
[-  « Titre de vos autres livres » et genre.
–  « Titre de vos autres livres » et genre.
–  « Titre de vos autres livres » et genre.]

J’ai choisi votre maison d’édition, car [donner une explication]

[Titre de votre livre] est un roman [le genre du livre], racontant l’histoire [bref résumé de deux à trois lignes]
[quatrième de couverture ici] Si toutefois ce roman ne vous convenait pas pour une publication, je vous serais reconnaissante de me faire connaître les motifs de votre refus, car j’en tirerais un certain profit.

Je vous prie d’agréer, Madame, Monsieur, l’expression de mes salutations distinguées.

[Votre nom et prénom]

Après, il ne vous reste plus qu’à attendre. Le délai de réponse va de 3 mois à 6 mois. Vous pouvez relancer après 6 – 7 mois sans réponse. Certaines maisons d’édition expliquent sur leurs sites ou leurs accusées de réception que si vous n’avez pas de réponse après un certain nombre de mois ça veut dire qu’elles refusent votre manuscrit. Sachez que si vous n’avez pas réponse au bout d’une année, c’est que votre livre est normalement refusé.

Un conseil, ne restez pas à attendre une réponse, c’est assez stressant. Il faut mieux travailler sur un autre projet. De même, si vous avez des refus, il ne faut pas désespérer. Ça ne veut pas dire obligatoirement que votre livre est mauvais.

Alter Reality Chap.7 : Appétit Jurassic p.2

Voici le chapitre 7 du tome 1 de mon Light Novel Alter Reality.
Toutes les deux semaines, un chapitre sera posté. N’hésitez pas à donner votre avis.

Vous pouvez lire les chapitres précédents ici :
Chapitre 1 – Catastrophe p.1
Chapitre 2 – Catastrophe p.2
Chapitre 3 – Rescapé p.1
Chapitre 4 – Rescapé p.2
Chapitre 5 – Rescapé p.3
Chapitre 6 – Appétit Jurassic p.1

Je fus surprise de constater que Vick et moi n’étions pas les premiers arrivés au point de rendez-vous. L’homme au bonnet kaki et une femme aux cheveux ébène nous attendaient. À notre arrivée, ils sourirent tous les deux. Sur le moment, je ne savais pas comment entamer la conversation, préférant juste leur renvoyer une expression amicale.

Quant aux autres, ils ne prirent pas longtemps à apparaître. De brèves salutations furent échangées, mais pas de vraies présentations. Pour la plupart je ne savais même pas leur nom. Je me demandais comment je pourrais gagner leur confiance. C’était important de le faire, d’autant plus que j’allais peut-être combattre à leur côté.

En tête de file, je me mis à réfléchir à différents scénarios pour entamer un début de discussion. Vick n’était pas d’une grande aide, il observait avec une grande attention le paysage, cherchant sûrement une créature.

J’allais désespérer quand une main se posa sur mon épaule. Étonnée, je me retournai pour voir l’homme au bonnet, ses yeux gris me fixaient gentiment.

— Kate ? Je m’appelle Alex, je voulais m’excuser pour tout à l’heure.

Je le regardai, confuse. Que voulait-il dire par tout à l’heure ?

Je réfléchis deux secondes et repensai à son intervention lors de la réunion, quand il avait parlé des secours.

— Ah oui ! Ce n’est rien… En fait, je voudrais savoir. Vous m’avez testé, non ?

Ses yeux devinrent ronds comme des billes, puis il laissa échapper un rire maladroit.

— Ça s’est vu alors ? Je suis vraiment désolé. Mais je devais faire ça pour que les gens soient plus confiants.

Je souris.

— Vous savez Alex. Je ne cherche pas à devenir un leadeur, ou quoi que ce soit dans cette trempe.

Il baissa les yeux pendant une seconde.

— Je vois. Pourtant vos paroles ont rassuré beaucoup de personnes.

Je rigolai, gênée.

— Pour le moment, je veux juste survivre.

— Je comprends. J’espère que l’on va bien s’entendre.

Il me proposa sa main, que je serrai.

— Moi aussi.

— Au moindre problème, appelez-moi.

J’acquiesçai à son offre et il sourit de nouveau. Ce jeune homme avait vraiment un visage étincelant de gentillesse. Il dégageait aussi quelque chose de rassurant, comme l’aura d’un grand frère.

Je profitai de l’occasion pour le regarder de plus près. Il avait un visage carré, mais avec des traits doux. Il était plutôt bien bâti. Vu sa carrure, il devait être un grand sportif ou un coach.

— Vous pouvez aussi compter sur moi.

Je sentis dans mon dos une petite tape. Je me retournai pour voir un homme aux cheveux bruns coiffé d’une petite tresse au niveau de l’oreille gauche. Il avait aussi un visage carré, mais avec une barbe de deux jours, le rendant très viril. À sa proposition, je souris maladroitement.

— Merci…

Il me montra un visage surpris, comprenant que son geste était peut-être mal convenu.

— Je suis désolé de m’immiscer dans la conversation. Je m’appelle Daniel. Comme je l’ai dit, si vous avez besoin d’aide, je serais là.

Daniel semblait être quelqu’un de très gentil. Je souris à sa proposition.

Ça faisait vraiment du bien de savoir que j’avais des alliés au sein du groupe. Personnellement, j’espère que le commandement irait à Alex ou Daniel.

Alex avait l’air de savoir se battre et d’avoir un esprit vif. Quant à Daniel, il savait sûrement se défendre au même titre qu’Alex vu sa musculature. Daniel avait également un certain charme, il avait réussi à me mettre en confiance avec quelques mots.

— À moi ! À moi, maintenant !

Une femme aux cheveux noirs et au sourire malicieux apparu devant moi, elle agitait énergiquement la main. Je la regardais perplexe devant tant de dynamisme.

— Oui ?

— Salut, je m’appelle Debora, 25 ans, toujours célibataire. Heureuse d’être ici. Ah oui ! Tu peux me tutoyer.

Entre-temps, elle prit mes deux mains et les secouant vigoureusement. Sur le moment, je ne savais pas quoi dire, souriant bêtement. Debora n’avait pas l’air de faire son âge avec toute cette énergie.

Elle était vraiment belle. Des cheveux noirs courts, des yeux émeraude, un joli visage. Par contre, son accoutrement était très sexy. Il épousait bien ses formes généreuses. Personnellement, je n’aurais jamais osé porter un pantalon noir en similicuir ni un blouson gris foncé ouvert au niveau de la poitrine.

J’avais vraiment l’impression de faire pâle figure face à elle. Elle était très lumineuse. Je ne sais pas pourquoi, mais je me suis tout de suite dit que je pourrais devenir amie avec elle.

— Soyons solidaires dans ce groupe d’homme, d’accord.

Les yeux étincelant d’excitation, elle attendait une réponse de ma part.

— Oui…

— Super !

Elle leva les bras en l’air, comme si elle avait gagné un prix. Puis elle se tourna vers Vick et lui tapota dynamiquement l’épaule, au point qu’il vacillait.

— Eh ! C’est quoi, ton petit nom à toi ?

Mon frère paru perdu par cette soudaine question.

— Hmmm… Vick, je suis son frère.

À cette phrase, il pointa un doigt vers moi.

— Je vois… Je vois…

Elle paraissait satisfaite de la réponse, et se tourna vers Jim, les yeux brillants comme un chat chassant une proie.

— Jim ! Je suis Jim !

Devant ce regard, Jim tremblait, répondant sur le coup. Debora n’avait même pas eu le temps d’intervenir. Elle sourit de toutes ses dents, pour finir par interpeler le dernier survivant du groupe.

— Hé ! Beau blond, c’est quoi ton nom ?

À ces mots, l’homme fronça des sourcils derrière ses lunettes et détourna son visage, ignorant Debora. À son geste désagréable, je me mis à son niveau.

— Peut-on savoir votre nom ? C’est normal de se présenter vu que l’on va se côtoyer un moment.

L’homme fit claquer sa langue et me regarda froidement.

— William… Pour ta gouverne, je n’ai pas choisi d’être ici de mon plein gré.

Je me souvins de son visage, il était là, lors de la réunion. Sur le coup, ses beaux traits, presque féminins, ses yeux bleus, me parurent très laids. Son comportement était détestable. Je voyais bien qu’il nous regardait de haut.

Peut-être se croyait-il le plus intelligent du groupe avec sa veste de scientifique blanche ?

Mais pour ma part, il avait l’air juste d’un homme stupide et hautain.

— Si tu n’es pas content d’être là, tu peux partir, tu sais.

Je ne suis clairement pas la seule à avoir pensé du mal de lui. Rapidement, Vick lui fit une réflexion piquante. William ne parut pas étonné.

— Alors que vous avez clairement besoin de moi.

À ces mots, William montra un Altereur blanc, et il offrit à Vick un sourire superficiel. Quant à mon frère, il afficha une expression amusée.

— Oh ! Mais tu sais tu peux donner ton Altereur à quelqu’un de plus utile que toi. Des personnes dans ton style sont juste bonnes à jouer au boulet.

J’entendis quelques gloussements, je crois que Vick avait fait mouche. William lui ne rigolait pas, une ride apparut entre ses sourcils tant il était contrarié. Voyant qu’une bataille verbale allait bientôt exploser, j’agrippai mon frère par le bras le ramenant vers moi. Je lui chuchotai alors à l’oreille.

— Vick arrête. J’ai l’habitude avec toi, mais certaines personnes ne sont pas aussi clémentes que moi. Ce n’est pas le moment de se faire des ennemis.

Choqué par ma demande, Vick marmonna quelques mots et s’avança. Je soupirai, heureusement j’avais évité le pire.

Je saluai William, qui afficha un sourire victorieux. Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai eu une subite envie de le gifler. Je rejoignis Vick rapidement, pour m’empêcher de faire quelque chose d’inexcusable.

Sur le chemin, nous croisâmes des zombies semblables à ceux d’hier. Ils n’étaient pas très nombreux et plutôt dispersés. Ce qui était une aubaine pour notre petit groupe. Seuls Vick et moi avons combattu pour éviter de fatiguer tout le monde, mais aussi, car nous avions déjà eu affaire à eux.

Personne ne parut terrifié en face de ces monstres, ce qui était une bonne chose. Je m’imaginais mal gérer ces créatures avec des combattants criants et pleurants de peur.

Une petite chose me troubla. Bizarrement le nombre de monstres, que nous rencontrions, était relativement bas. J’en avais croisé le double hier. J’aimerais bien savoir où ils étaient passés.

Avaient-ils fui la ville ? Se cachaient-ils ? Étaient-ils morts ?

Si seulement ça pouvait être le cas.

Alors que je réfléchissais, nous étions enfin arrivés à destination. Je vérifiai l’état du centre commercial.

Cet endroit n’avait rien à voir avec les bâtiments américains à plusieurs étages. Ils y avaient des magasins, mais ils étaient tous alignés côte à côte. Le seul endroit où les visiteurs pouvaient se relaxer était un petit jardin se trouvant au centre de la rue piétonne.

Des murs en pierres, quelques poutres en bois apparentes, des fenêtres en fer forgé, tout ici rappelait les vestiges de l’ancienne ville. C’est d’ailleurs pour ça qu’on appelait cette zone le vieux quartier. La banque en faisait partie, d’où son architecture dépassée.

La seule pointe de modernité était un dôme en verre qui recouvrait l’ensemble de la rue commercial, permettant de rester au sec et au frais toute l’année.

Malheureusement, à cause de l’attaque, certaines façades étaient en ruine ou écroulés. Par endroits, le dôme avait même plusieurs trous.

Je ne sais pas quelles créatures avaient fait ça, mais vu la hauteur du plafond, elles étaient soit très grandes, soit elles volaient. J’espérais qu’elles n’avaient pas fait leur nid juste à côté.

— Bon d’après ce que je vois certains magasins sont inaccessibles. Vu la taille du centre commercial et la route de retour à faire, pensez à prendre des sacs ou des caddies pour transporter la marchandise.

Alex leva la main, attendant sagement.

— Oui ?

— Je voudrais savoir ce qui est prioritaire.

Je souris doucement.

— Je pense que ce serait la nourriture et l’eau.

Alex acquiesça, puis d’un coup frappa dans ces mains pour attirer notre attention.

— Comme la dit Kate, nous prenons ce qui est directement consommable et en petite quantité, par contre il faut se jeter sur les boîtes de conserve. Nous ne savons pas combien de temps on va rester ici. D’accord ? Sinon il faudrait prendre le nécessaire pour survivre, comme des sacs de couchage, des briquets, ou des médicaments. Bref tout ce qui va rendre notre séjour plus agréable.

Tout le monde hocha la tête, sauf William qui se contenta de fixer le vide.

— La rue n’est pas très grande, donc on se disperse. Criez aux moindres dangers, mais évitez tout de même de faire trop de bruit. Il y a peut-être des créatures aux alentours.

Alex emprunta aussitôt l’entrée principale. Je vis Vick me dépasser, alors que les autres prenaient des caddies. Surprise, je courus après mon frère. Je le rattrapai quand il s’arrêta devant un magasin vide.

— Mince, c’était le moment de faire faillite.

Vick secoua sa chevelure avec sa main. Agacé, il grimaça.

— Un problème ?

Vick se tourna vers moi et soupira.

— Rien de grave. Je croyais que je pourrais trouver des cartouches et des consoles. Mais le magasin a fermé.

— Tu sais que même s’il était encore là, sans électricité…

Vick leva les yeux au ciel.

— Je sais ! Je sais ! Mais dans le doute. Plus tard ça aurait pu nous servir et avoir le choix au niveau des armes aurait été utile.

Je tapotai son épaule, et lui lançai un regard compatissant.

— Je comprends. Mais pour l’instant, va chercher à manger. Moi, je m’occupe des médicaments.

Vick sourit timidement.

— Oui, ce serait le comble de mourir de faim ou d’une égratignure.

Je rigolai et laissai Vick derrière moi. Maintenant, direction la pharmacie, elle se trouvait à plusieurs mètres, après une dizaine de magasins.

Il ne fallut pas longtemps pour voir la croix verte indiquant son emplacement. Arrivée devant la vitrine, je vis que l’entrée était complètement obstruée par des gravats. Le magasin d’à côté s’était à moitié écroulé, fermant tout accès à la pharmacie.

Agacée, je me mis à chercher une entrée sur le côté. Mais le mur qui séparait les deux boutiques n’avait pas été ébranlé. Ce qui voulait dire que l’intérieur de la pharmacie était peut-être encore intact. De l’autre côté de ces pierres, se trouvait de quoi nous soigner. Mais je ne pouvais pas atteindre ce trésor. Pour l’instant, il faudra survivre sans soins médicaux.

Je mis mes deux mains sur le côté de ma bouche et pris une grande inspiration.

— La pharmacie est HS. Si quelqu’un trouve des médicaments, dites-le-moi.

Je sais qu’on avait dit de faire le moins de bruit possible. Mais n’ayant aucun moyen de communication, il fallait que j’avertisse les autres.

Je tendis l’oreille, entendant au loin l’écho de réponse. C’est bon, tout le monde m’avait entendue. Je n’avais plus qu’à faire une autre course.

— Hé… Hé… Au… On… là !!

Je me figeai. Il me semblait avoir entendu une voix. Je me retournai vers le tas de pierres et j’ouvris grand les yeux. Quelqu’un était dans la pharmacie. J’en étais sûre, j’avais entendu quelqu’un.

— Ohhh ! Il y a quelqu’un !! Répondez-moi !

Je hurlai quitte à me casser la voix. Puis je m’arrêtai brusquement, attendant une réponse.

— Ici… On est… Là… Derrière…

Comme j’étais plus attentive, je remarquai que la réponse était un mélange de nombreuse voix. Il y avait plusieurs survivants. Paniquée, je cherchai quoi faire.

La première chose qui me vint à l’esprit était de les avertir que j’allais les aider. Il fallait également que je réunisse les autres pour déblayer le chemin.

— Écoutez. Je vais vous aider, attendez quelques minutes. Je vais chercher d’autres personnes.

— Ok… D’accord… Ok…

Aussitôt, je criai à plein poumon au milieu de la rue. Rapidement, Vick arriva avec un visage troublé, suivis de Debora et d’Alex. William, Daniel et Jim arrivèrent de l’autre côté.

Essoufflé, Vick me regarda, cherchant à comprendre mon cri soudain.

— Qu’est-ce qui se passe ? Tu es attaqué ?

— Non ! Ça va ! Le problème, c’est ça !

Je pointai les pierres, Vick et les autres montrèrent un visage confus.

— Il y a des gens prisonniers dans le magasin.

Tout le monde fut étonné.

— Tu es sérieuse ?

Daniel me regarda avec un visage posé. Je hochai la tête.

— Ok, il va falloir faire vite alors ! Tout le monde va aider. On va bouger les pierres une par une.

Tout le groupe laissa en plan leurs provisions, préférant aider. En un rien de temps, le tas de pierres se retrouva de l’autre côté de la chaussée. Il ne restait que quelques-unes qui obstruaient l’entrée.

Nous savions que nous touchions au but, quand nous vîmes une main sortir d’un trou.

— On est là… Vous nous entendez mieux ?

La première chose que je fis, c’est de me rapprocher du trou.

— Oui, on vous entend. Éloignez-vous le plus possible, on va enlever les dernières pierres.

La main leva le pouce en l’air et disparut dans les ténèbres. Le cœur rempli d’excitation, nous nous pressâmes de retirer les derniers obstacles. Rapidement, le dessus de la porte fut dégagé. Daniel grâce à sa grande taille put y jeter un coup d’œil. Il se retourna ensuite vers nous, avec une expression troublée.

— Bon ! Bonne et mauvaise nouvelle.

Anxieuse, je le regardai, m’imaginant le pire.

Il y avait des monstres ? Des blessées ? Des morts ?

— Ils sont quatre et ils ont l’air en bonne santé. Le problème, c’est qu’il va falloir tout déblayer avant de les faire sortir de là.

Je le regardai perplexe. C’est alors que Vick m’ôta les mots de la bouche.

— Ils ne peuvent pas passer par-dessus ?

Daniel sourit maladroitement et jeta un coup d’œil en arrière.

— Il y a quelqu’un en fauteuil roulant là derrière.

Tout le groupe laissa échapper un hoquet de surprise. La situation était claire, nous allions transpirer encore un moment. Il était hors de question de laisser quelqu’un derrière nous.

Je pris une des pierres et la jetai sur le tas de gravats. Les autres firent de même.

À la fin, nous étions épuisés et en sueur. Mais, nous fûmes récompensées par des sourires chaleureux. L’entrée était complètement nettoyée.

Je rentrai dans la pharmacie pour vérifier l’état de tout le monde.

— Ça va ? Je m’appelle Kate. Voici Vick, Debora, William, Jim, Alex et Daniel.

Calmement, je présentais le groupe un à un. Les survivants nous regardâmes les yeux remplis de gratitude. Je vis même une des femmes pleurer de soulagement.

— Comment vous êtes-vous retrouvé là ?

Une femme en blouse bleue se rapprocha de moi.

— Lors de l’attaque, mes clients et moi, nous nous sommes retrouvés emprisonnés ici. Soudainement, le mur s’est écroulé. On a entendu des hurlements et des explosions. On a bien sûr attendu les secours. Mais personne n’est venu. C’était quoi ? Une attaque terroriste ? Où est la police ?

À ces questions, tout le monde se regarda et baissa les yeux. Ces gens n’étaient pas au courant de l’état actuel de la ville. Comment allait-il réagir en voyant l’extérieur ?

— C’est une histoire compliquée… Mais avant, essayez de vous calmer, d’accord ?

Quatre paires de yeux me regardèrent, confuse. Entre-temps, je me tournai vers les autres.

— Le temps que je leur parle, allez chercher la nourriture que vous avez réunie. On part d’ici dès que vous êtes tous revenu.

Le groupe acquiesça et se dispersa. Je soupirai et me tournai vers les autres survivants.

— Pour le moment, sortons de ce magasin.

Je jetai un coup d’œil vers l’homme en fauteuil roulant. Il avait l’air d’avoir dans la trentaine. Son visage était fin et délicat. De dos, on pourrait presque le confondre avec une femme, surtout à cause de ses longs cheveux blonds.

Je voyais bien qu’il avait du mal à bouger, je lui proposai ainsi mon aide.

— Vous voulez que je vous aide à avancer ?

Il me fixa avec ses doux yeux bleus et me sourit.

— Merci. Je suis désolé. Normalement, je me débrouille tout seul. Mais ce fauteuil a décidé de tomber en panne.

C’était rare de voir une personne handicapée avec un fauteuil roulant qui ne soit pas électrique. Actuellement, tous les appareils étaient créés pour être les plus fonctionnels possible et à la porter de tous. Ce n’était donc pas étonnant qu’il ne sache pas trop se déplacer librement sans l’aide du moteur. En plus, les quelques morceaux de pierres qui tapissaient le sol n’aidaient pas non plus.

— Merci. Au fait, je m’appelle Jimmy.

Enfin dehors, Jimmy me tendit la main que je serrai. Puis, je constatai que les autres n’étaient toujours pas de retour.

— Bon, je crois qu’on va avoir un moment pour discuter.

Je leur expliquai toute l’histoire. Au fur et à mesure de mon récit, ils devinrent troublés et effrayés.

— Je… Je suis désolée…

Gênée, je m’excusai en baissant les yeux.

— Pas besoin de ça. Ce n’est pas de votre faute. Vous nous avez même sauvés.

Un homme aux cheveux brun très court me sourit maladroitement. Je remarquai qu’il tenait fermement la main d’une des survivantes, qui retenait ses larmes. Il devait être en couple. Au moins, ils étaient ensemble pour surmonter cette épreuve.

— Vous savez ce qui a causé ça ? Avez-vous eu…

— Ehhhh

Alors que Jimmy me parlait avec une expression sérieuse, il fut interrompu par un cri au loin. Je me tournai, voyant Debora courir, à ses côtés se trouvait un jeune garçon aux cheveux noirs en bataille. Surprise, je m’avançai vers elle.

— Debora ? C’est…

Debora m’offrit un sourire victorieux.

— J’ai trouvé ce petit garçon. Il était recroquevillé, attendant sagement derrière le comptoir d’une boutique de chaussures.

Je n’osai pas lui demander ce qu’elle cherchait dans ce magasin, préférant me pencher vers le jeune garçon. Il ne devait pas avoir plus de dix ans. Ses yeux verts pétillaient d’excitation. Il n’avait pas l’air effrayé par la situation, ce qui me parut bizarre.

— Tu t’appelles ?

— Tam ! Debora m’a tout expliqué. Les monstres qui sont sortis de jeux vidéo… Le monde en apocalypse…

Tam sourit de plus en plus à chaque mot, comme s’il se forçait.

— Tu étais seul ici ? Pas de parent ? D’amis ?

À cette question, Tam se figea, ses yeux tombèrent et il ne dit rien. J’en concluais qu’il y avait bien eu des gens avec lui. Mais il ne semblait pas vouloir en parler. J’aurais bien voulu en savoir plus. Mais je ne continuai pas mon interrogatoire, de peur qu’il ne se braque. Je lui demanderais plus tard, quand il aura fait le tri dans sa tête.

Je regardai amicalement Debora.

— Bon travail !

Contente du compliment, Debora fit le signe de la victoire. Juste après, le reste du groupe nous rejoignit. Au total, nous avions cinq personnes, en plus, des sacs et des caddies remplies de provisions. Cette journée avait été fructueuse. Il ne restait plus qu’à rentrer à la base.

Review : Muyoku no Seijo wa Okane ni Tokimeku

Présentation

Muyoku no Seijo wa Okane ni Tokimeku traduit grossièrement en français « La Sainte altruiste est ravie par l’argent » est un Light Novel japonais écrit par Nakamura Satsuki. L’histoire compte actuellement 4 tomes.
Il faut savoir que ce Light Novel est à la base un Web Novel de 107 chapitres. Je n’ai lu pour le moment que jusqu’au deuxième tome, donc la review n’inclura pas la fin de l’histoire.

La quatrième de couverture

« Leo, un jeune orphelin qui aime l’argent plus que tout, dont son corps a été échangé de façon inattendue avec une belle jeune fille nommée Leonora.
Leonora était la jeune fille d’une famille de marquis déchus qui, par le passé, avait été chassée de la société noble par de fausses accusations. Maintenant, à cause de diverses circonstances, elle devait fréquenter l’académie pour jeunes nobles, Mais, comme elle ne le voulait pas, elle usa de la magie noire pour essayer d’échapper à son destin.

En compensation, elle offrit à notre héros une pièce d’or, pour qu’il aille à l’académie à sa place.
Leo, maintenant “Leonora”, avait seulement prévu de montrer son visage à l’académie avant de s’enfuir. Cependant, avec une beauté inégalée et des valeurs particulières, “Leonora” s’est fait connaître à tort comme une “vierge pure”. Attirant l’attention non seulement d’un couple de marquis et de la princesse impériale, mais également du premier prince impérial de l’empire.

C’est l’histoire de Leonora von Harkenberg qui sera connue plus tard sous le nom de “Sainte altruiste”. »

Avis

Avant de commencer, sachez qu’il existe beaucoup de personnages dans ce livre, je ne peux pas les présenter sans gâcher l’intrigue du Light Novel. Donc je vais surtout parler de notre héros/héroïne.
Léo est un jeune orphelin, qui adore l’argent. Il faut dire qu’il a vécu dans un milieu où en avoir est très important pour survivre. Mais son amour de l’or va parfois au-delà de tout, même de sa propre morale.
Un jour, il se retrouve pris dans un cercle magique et échange de corps avec Leonora. Une très belle jeune fille, née d’une femme bannie de la noblesse, car elle a été accusée de harceler une jeune dame favorisée par certains hommes haut placés.
La jeune fille explique à notre héros, qu’elle a voulu changer de corps à cause d’une seule raison : son sang noble. Car l’académie lors de sa rentrée des classes invoquera via un sort les enfants nobles, où qu’il soit. Ainsi, les gens qui ont banni sa mère l’attendent de pied ferme. Leonora explique qu’elle ne veut pas d’un tel destin, et propose à Leo de prendre sa place, contre une pièce d’or. Elle explique aussi qu’elle changera de nouveau leurs corps lorsque son énergie reviendra. En passant, elle lui jette un autre sortilège pour que Léo parle plus poliment et moins comme un enfant de rue.
C’est alors que Léo est invoqué et que les problèmes commencent, ainsi que les malentendus.

Tout le long du livre, les équivoques tournent autour de Léo. Comme, il est une fille très belle, mince et délicate, beaucoup de gens le voient comme faible. Puis, à cause du sort de langage, il dit « Mère » au lieu « d’or » (jeu de mots en japonais). Beaucoup de gens croient alors qu’il pleure sa mère décédée (alors qu’elle est vivante) et qu’elle a vécu des années misérables, entourées d’hommes salés qui voulaient profiter de sa beauté. Bref, beaucoup de nobles, ainsi que la royauté croient que Leonora est une jeune fille fragile, déterminée, pure et courageuse. Alors que ce n’est pas le cas. Léo aime l’or, respire l’or, pense au profit et à une manière hors des normes de la noblesse. Le pire, c’est qu’il ne se cache pas. Il ne complote rien, c’est juste les autres personnages qui se montent un film. C’est justement ça qui est drôle. Voir la bêtise des autres, qui s’imaginent les penser d’un jeune homme sans le connaître.

L’écriture est relativement simple. On a plaisir à lire les dialogues et les pensées des personnages. Par contre, le personnage principal est vraiment Léo. Leonora n’apparaît pas beaucoup dans l’histoire, à part pour dire qu’elle profite bien de la vie et du corps de Léo.
Le plus intéressant dans ce Light Novel est l’utilisation de la magie. Nous sommes loin de la magie classique avec du mana, ou des sorts. Dans ce livre, ce sont les esprits qui régirent le monde. Ils sont si importants, qu’ils sont souvent le point central d’une intrigue.

Conclusion

Ce Light Novel est intéressant à cause des quiproquos créés entre les personnages. Le héros n’est pas très travaillé, mais c’est l’ensemble de tous les personnages qui rend l’histoire intéressante et drôle. Pour le moment, il n’y a pas beaucoup de romance ni de combat intense. Il y a tout de même des intrigues, surtout au niveau politique.
Mais ce livre, raconte surtout l’histoire quotidienne, d’un jeune garçon essayant de faire illusion dans un corps de fille, entouré de gens avec beaucoup trop d’imagination. Certains pourraient dire qu’au bout d’un moment, cet humour est lourd. Mais personnellement, je ne m’en suis pas lassée.
Dans la version Light Novel, on retrouve de très belles illustrations de Cuteg, qui rajoute une touche de délicatesse et d’humour par moments. J’aimerais bien voir ce livre en mangas, pour voir les expressions de certains personnages.

Si vous avez des questions, un avis sur le Light Novel, ou que vous voulez juste en parler, n’hésitez pas à écrire un commentaire.

Interview d’Aurélien Martinez – Directeur éditorial de Mahô Éditions

Il existe en France des maisons d’édition qui ont fait le choix de publier des Light Novels et de les faire connaitre. C’est le cas de Mahô Éditions, qui a gentiment accepté de répondre à cette interview et vous dévoiler tous leurs secrets.

Pouvez-vous présenter votre maison d’édition aux lecteurs ?

Aurélien : C’est simple : Mahô éditions est une maison d’édition de Mangas et de Light Novels. La particularité, c’est qu’on fait aussi de la création originale comme pour notre premier titre : Les Enfants de Gorre. On va donc contacter les ayants-droits pour acheter des titres, mais aussi rechercher des auteurs et illustrateurs pour nos propres créations.

Pourquoi choisir de publier des Light Novels?

Aurélien : C’est un format que j’apprécie beaucoup. C’est rythmé, facile à lire et les illustrations sont magnifiques. C’est donc avant tout une question de goût et un choix du cœur. Cela m’a mené à un constat : « c’est dommage que le LN ne se développe pas en France ». Quelques grands titres sont ensuite arrivés en France grâce à Ofelbe, mais la concurrence ne se pressait pas pour emboiter le pas. Quand j’ai décidé de me lancer dans l’édition, je me suis naturellement dirigé vers le Light Novel. A l’origine, Mahô éditions n’était qu’une maison d’édition de Light Novel. C’est seulement après avoir rencontré mon associé Jeremy qu’on a décidé de faire du manga.

Vous publiez des Light Novels écrits par des écrivains français, comment choisissez-vous les manuscrits ? Quels sont les critères ? Comment vous contacter ?

Aurélien : Déjà en les lisant ! Ahahah ! Plus sérieusement, quand on crée une maison d’édition, on reçoit beaucoup de demandes de la part d’auteurs (de proches, d’amis, d’amis d’amis). Lorsqu’on a annoncé la maison sur les réseaux sociaux, on est passé à un autre stade et actuellement on tourne entre deux à trois demandes par semaine avec par ailleurs beaucoup de romans. On n’a pas forcément de critères ou de styles particuliers. On recherche des histoires intéressantes, qui nous plaisent et surtout qui soient bien écrites/dessinés. Malgré tout, si un auteur veut avoir plus de chances que son manuscrit soit retenu, il faut envoyer un dossier complet et joli : présentation générale, personnages, synopsis, le squelette de l’histoire, etc. C’est un conseil que je donne pour Mahô éditions, mais qui est valable pour toutes les maisons d’éditions. Pour nous contacter à ce sujet, nous avons une adresse mail : manuscrits@maho-editions.fr.

Quelle est la position de votre maison d’édition par rapport au numérique ?

Aurélien : Par principe, tous nos titres ont vocation à être disponible en version numérique. Pour notre cas, les Light Novels ont plus vocation à être sur des plateformes généralistes (Kobo, Kindle, google, etc.) tandis que les mangas vont être présents davantage sur des plateformes plus spécialisées BD-Mangas… Un choix très classique en somme.

A titre personnel, combien de Light Novel (ou Web novel) lisez-vous par an ?

Aurélien : Je ne compte pas vraiment à vrai dire… Quand on devient éditeur, on lit beaucoup, mais pas forcément pour le plaisir. Donc on a envie parfois de changer d’air et on compte plus notre pile-à-lire de la même façon. Je prends l’exemple des mangas, mais je dois en lire une dizaine par semaine, mais seulement moins de la moitié pour le plaisir. C’est pareil pour le LN avec des ratios un peu moins grands.

Comment avez-vous connu les Light Novels ?

Aurélien : Houlà… Je dirais que le premier a été la version Web Novel de Sword Art Online. J’étais déjà un grand fan de mangas et d’animes, mais quelques années ont passées avant que je me décide à sauter le pas du LN. Depuis il y en a eu beaucoup d’autres.

Si vous pouviez choisir un Light Novel Japonais à éditer absolument, lequel serait-ce et pourquoi ?

Aurélien : Ce n’est pas à proprement parlé un Light Novel, mais un roman qui a eu de multiples adaptations en mangas et animes. Sans une once d’hésitation, ce serait Les Héros de la Galaxie de Yoshiki Tanaka. C’est un monument de la Japanime, une histoire extraordinaire à base de complots, politiques et batailles stellaires. Un excellent roman de science-fiction. L’avenir nous dira si un jour il arrivera dans notre contrée !

Pouvez-vous nous présenter vos toutes dernières publications ?

Aurélien : Notre premier titre Les Enfants de Gorre est un Light Novel écrit par Sylvain Ferrieu et Navigavi. C’est une création originale qui porte sur la légende du roi Arthur. On y suit l’histoire de trois frères qui vivent dans le royaume de Gorre au nord de la Bretagne. Ils vont devoir faire face aux bouleversements qui vont secouer le pays avec l’arrivée d’Arthur. Le Hic ? Ils ne sont pas forcément du bon côté de l’histoire… Et je ne dirais rien de plus sur l’histoire ! C’est un livre qui se lit assez facilement. Ça bouge : il y a de l’action, des complots et on ne s’ennuie jamais. Le livre est sorti le 26 juin et est donc déjà disponible dans vos librairies. Il est également disponible au format numérique.

En ce moment en France, le marché des Light Novels est compliqué. Comment voyez-vous son avenir ?

Aurélien : Ce n’est que mon avis, mais à mon sens, le marché des Light Novels est encore embryonnaire. Il est donc trop tôt pour dire qu’il s’agit d’un marché compliqué : le Light Novel a à peine 10 ans en France, la concurrence y est encore peu présente, l’offre est faible et le public peu connaisseur. Mais, c’est un marché qui évolue ! Petit à petit, les maisons d’édition s’ouvrent à ce format et mécaniquement, les libraires commencent à s’y intéresser aussi. Je pense que le format va aussi se développer davantage pour deux raisons : premièrement, car le public, désormais habitué aux mangas, voudra étancher sa soif d’univers étendu et de style japonisant. Deuxièmement, car le Light Novel touche un public plus large qui est celui du livre jeunesse et adolescent. 

Comment, voyez-vous votre maison d’édition dans 2 ans ? 5 ans ?

Aurélien : Vivante déjà ! Ce serait la meilleure des choses à concrétiser. Comme beaucoup de monde dans ce milieu, on est des passionnés donc on souhaite pouvoir proposer toujours plus de nouvelles séries ! Si en plus, ce sont des créations originales, c’est encore mieux ! Et si elles ont du succès, ce serait parfait !

Merci, pour vos réponses. Avez-vous un dernier mot pour la fin ?

Aurélien : Merci pour cet interview et merci aux lecteurs ! Ce sont eux les vrais héros et les meilleurs ambassadeurs du Light Novel ! 

Vous pouvez retrouver Mahô éditions via ces différents liens :