Encore aujourd’hui, il est difficile de trouver des Light Novels. Ils n’ont pas encore leurs places dans les grandes surfaces ou les librairies. Ils traînent entre les mangas ou parfois dans les romans jeunesse. Toutefois, une nette amélioration est apparue.
Le mot Light Novel n’est plus inconnu du public et grâce à certaines personnes il commence à prendre racine dans notre pays. Nous allons donc voir aujourd’hui quel est l’avenir du Light Novel en France.
Note : Si vous ne savez pas ce qu’est un Light Novel, voici un petit article qui pourrait vous éclairer.
Un peu d’histoire
Avant de parler du futur, parlons déjà brièvement du passé.
Il faut savoir que le Light Novel en France remonte juste avant les années 2000. Grâce à Tonkam, qui publie Video Girl en 1999. Malheureusement, il faudra attendre 2006 pour voir de nouveau Light Novel avec la sortie de Guin Saga chez Fleuve Noir ou Les Chroniques de la guerre de Lodoss chez Calmann-Lévy. De même, nous verrons Les Chroniques d’Arslan, Brave Story et Les 12 Royaumes.
Les éditeurs tentent de sorties sur le marché les romans populaires du Japon ou des œuvres qui sont liées à des mangas comme Trinity Blood ou Fullmetal Alchemist. Mais hélas sans succès, car Arslan et Guin Saga ne seront jamais publiés jusqu’au bout.
Le début de la fin
Le vrai premier Light Novel verra le jour en 2009, avec la sortie de la mélancolie de Suzumiya Haruhi un manga populaire à l’époque chez les éditions Hachette Jeunesse et Pika.
Le livre sera connu comme un cas d’école à ne pas reproduire. Car à l’époque les éditeurs ont voulu formater le Light Novel, en le dépossédant de ses illustrations et en changeant la couverture originale. À ceci se rajoute la traduction qui a été vivement critiquée par les fans de la série, car jugée trop éloignée du texte original.
L’œuvre est tellement critiquée et boudée, que la série s’arrête dès le premier tome. À cause de cet échec, une peur habite les éditeurs qui sortent très peu de Light Novels en France.
Ainsi, quelques mois plus tard Glénât sort le Light Novel Library Wars dans l’indifférence générale.
Un renouveau
C’est en 2014 qu’il y a un nouveau regain d’intérêt pour le Light Novel avec la naissance de la maison d’édition Ofelbe qui sera spécialisé dans la publication de Light Novel.
L’éditeur travaillera directement avec le géant japonais Kadokawa, mais aussi avec la Kodansha pour obtenir des droits de licence et de traduction.
Puis, en raison de leurs licences communes, Ofelbe va rapidement s’associer avec l’édition française de manga Ototo pour publier des œuvres célèbres comme Spice & Wolf, Sword Art Onlineou encore Danmachi.
Devant la vente des livres et leurs popularités, les autres éditeurs voient une renaissance du marché qu’il avait abandonné. Ainsi, Akata tente le coup en publiant les romans d’Orange et du Pâtissier de mes rêves.
Toutefois, les éditeurs restent frileux, ils changent les couvertures et enlèvent les illustrations, leur donnant plus un look de roman classique. Car, à l’époque le thème Light Novel faisait encore peur, autant aux libraires qu’aux lecteurs qui l’associent immédiatement à un autre genre de mangas. Bref, le Light Novel prend le même chemin que les mangas, qui lui aussi avait eu des débuts difficiles en France.
Puis, tout change vers 2019, deux nouvelles maisons d’édition apparaissent sur le marché français. Lanovel et Mahô Éditions qui proposent rapidement des nouveaux titres soit orignaux, soit venant du Japon.
Puis, de plus en plus de maisons d’édition non spécialisées dans les Light Novels se lancent dans l’aventure. Comme De Saxus qui sortira Ancient Magus Bride ou Vatican Miracle Examiner. Mais encore Lumen qui publie de King’s Game. À ceci se rajoutent les éditeurs de mangas, qui publieront des Light Novels en parallèle de leurs mangas pour toucher le plus de fans.
Que dire de l’avenir ?
Personnellement, je reste positive, de plus en plus de maisons d’édition publient des Light Novels en France. Certains sont même spécialisés. Mais ce marché reste fragile, si les maisons d’édition spécialisées meurent, il faudra sûrement un moment avant de voir le retour de ses romans dans nos librairies francophones.
De même, le terme « Light Novel » n’est pas encore très bien connu du public. Il n’est pas vulgarisé au même titre que les mangas. Il m’est encore arrivé aujourd’hui de devoir expliquer ce terme en plein festival. Le plus étonnant, c’est d’entendre les mêmes interrogations à son sujet que les mangas à leur début.
Toutefois, rien n’est perdu. Il y a de plus en plus d’auteurs français qui se mettent à écrire des Light Novels. Ils existent même des plateformes qui proposent de publier son livre sous cette appellation.
Il y a aussi des sites qui proposent d’en lires. Puis derrières, il y a la communauté, qui traduit bénévolement des Light Novels en français pour les plus passionnés d’entre nous. Ils suivent le même chemin qu’au début des mangas, qui se faisait lire grâce aux scans.
J’espère sincèrement que les Light Novels suivront le même parcours et deviendront une pierre angulaire de la littérature française.
Pour le moment, les Light Novels sont jeunes en France, ils n’ont même pas de place attitrer dans les librairies. Mais je crois que, d’ici 5 ou 10 ans, ils seront aussi connus que les mangas.
Mais pour cela, c’est aux initiés d’en parler et de donner aux gens envie de connaître les livres que sont les Light Novels.