Menu Fermer

Alter Reality Chap.4 : Rescapé p.2

Voici le chapitre 4 du tome 1 de mon Light Novel Alter Reality.
Toutes les deux semaines, un chapitre sera posté. N’hésitez pas à donner votre avis.

Vous pouvez lire les chapitres précédents ici :
Chapitre 1 – Catastrophe p.1
Chapitre 2 – Catastrophe p.2
Chapitre 3 – Rescapé p.1

Vick – Quelques minutes avant l’apocalypse

Comme il était prévu, après les cours, je m’étais rendu dans mon magasin de jeux vidéo favoris.

À l’intérieur, je fus accueilli par le propriétaire, un jeune homme de trente ans. Il avait une habitude bizarre. Celle d’avoir toujours un peigne à la main et de remettre ses cheveux en place, peu importe s’il y avait un client ou non. Il était le genre d’homme à ne pas abandonner une bataille même contre ses cheveux longs et rebelles.

— Regarde ce que j’ai Vick. Tadaaamm !

Un sourire malicieux s’afficha sur son visage. D’un coup, il sortit de derrière son comptoir une boîte de jeu. Je me fichai.

— C’est…

— Eh oui ! Le dernier Android alpha 5 ! Il est tout chaud et il vient d’arriver pour mon client préféré.

Je souris amical et penchai légèrement la tête.

— Tu sais que je l’ai recommandé.

— Oui ! Mais laisse-moi le dire avec une certaine classe quand même.

Heureux d’obtenir le jeu dont j’attendais la sortie depuis des mois, je me précipitai hors du magasin, bien décidé à revenir à la maison et à jouer le plus vite possible.

À peine avais-je franchi le seuil de la porte, que je vis des données apparaître au milieu de la rue, pour prendre une forme humanoïde.

Sur le moment, je l’avouai, je m’attendais à voir un évènement en rapport avec l’Altereur, même si je n’avais vu aucun article qui le mentionnait. Mais ce n’était pas rare de voir des combats « surprises ». Ce qui permettait de rendre la fonction gaming de l’Altereur plus palpitant, et de satisfaire les joueurs.

Bref, j’étais prêt à combattre et augmenter mon score. En plus, j’avais en tête d’inaugurer mon dernier achat.

— MODE GAME ACTIVE !

— ACTIVATION DU JEU ANDROID ALPHA 5 !

Quand mon jeu se déclencha, je fus entouré par un genre d’armure. J’avais entendu que les développeurs avaient eu l’idée de rendre le jeu plus immersif en incluant le visuel de la combinaison que revêtait le joueur dans le jeu.

Sur mon torse, mon bras gauche et mes jambes flottaient des plaques orange métallisées. Certaines zones de mon corps n’étaient pas totalement recouvertes. C’était un mauvais point, car tant qu’à inclure une armure, autant le faire à 100 %.

Il y avait également un casque qui recouvrait ma tête. Il était semblable à un casque de motard. Sauf qu’au contraire de l’armure, il était d’une teinte rouge et la visière était vert vif.

Pour finir, mon bras droit était entièrement caché par un cylindre métallique gris. Au bout se trouvait un canon. Dans le jeu, cette arme était connue sous le nom de Buster.

Prêt à l’attaque et enfin équipé, je me précipitai vers mes premières victimes. J’en éliminai plusieurs assez facilement en leur tirant directement des balles d’énergie dans le crâne.

Le combat était relativement facile à cause du viseur intégré à l’intérieur de la visière. Ça me permettait de mieux pointer les points faibles de mes adversaires. Il faudra que je trouve plus tard comme le désactiver pour augmenter la difficulté.

Sans grande surprise, beaucoup de personnes participaient à l’évènement. J’entendais des rires, des plaintes et des recommandations. Tout ce à quoi l’on pouvait s’attendre lors d’un tel évènement.

Pendant quelques minutes, la rue était devenue un vrai jeu vidéo, loin des occupations de la vie réelle. Et surtout des cours.

Toutefois, quelque chose déconnecta tout le monde du jeu.

Un cri…

Un simple cri empli de terreur. Inquiet, tout le monde chercha son origine.

Ce hurlement pouvait indiquer la venue d’un nouveau monstre, voir d’un boss. Une créature qui pouvait n’être vaincue qu’à plusieurs. En plus, elle rapportait beaucoup de points. Personne ne pouvait l’ignorer.

Malheureusement, nous nous étions trompés. Ce n’est pas un monstre qui est apparu. Mais un adolescent à terre. Son visage était marqué par la peur. Il tenait fermement son bras recouvert de sang contre sa poitrine.

Ce n’était pas normal !

— Il m’a blessé ! Il m’a blessé !

Les paroles de cette personne furent l’élément déclencheur. Car, le combat devint très vite sanglant.

Les joueurs qui jusque-là dominaient la bataille se faisaient complètement submerger. Les créatures étaient de plus en plus nombreuses.

Je n’en croyais pas mes yeux. Ces monstres avaient la capacité de tuer.

C’était impossible ! C’était virtuel, un jeu…

Là, les créatures arrivaient à couper des membres, et à dévorer la chair humaine. C’était si gros, que sur le moment, je crus à une blague de mauvais goût.

Mais au fil des secondes, mon sourire s’effaça, pour laisser place à une expression d’effroi. Paralysé, je pouvais que regarder cette boucherie.

Je devais partir d’ici et vite…

Mais à peine avais-je pris mes jambes à mon cou, que le sol trembla. J’entendis ensuite des bruits lourds.

Soudainement, un mur de béton fut propulsé par terre, suivis de plein d’autres. La rue principale était en train de se faire broyer par le corps d’une créature massive. Elle était sortie d’une ruelle avec fracas et semblait complément désorienté. Elle trébuchait de gauche à droite, sans faire attention aux bâtiments.

Cette créature ressemblait à un brachiosaure, ce grand dinosaure herbivore au long cou. Sauf qu’il avait au-dessus de son museau une énorme bosse. Sa queue était arrondie au lieu d’être longue comme un fouet. Elle devait sûrement lui servir de défense face au prédateur.

Une de ses autres caractéristiques était des plaques pointues longeant son dos, allant de sa crête arrondie jusqu’au bout de sa queue. Quant à sa couleur, elle était entièrement verte, comme si de la mousse avait poussé sur ses écailles. Seul son ventre était différent, avec une teinte crème.

Du premier coup d’œil, je savais de quel jeu provenait ce monstre. Avec ma sœur, j’avais passé des dizaines heures à jouer dessus.

Malheureusement, mon jeu était depuis longtemps en train de prendre la poussière sur mon étagère. Je regrettais un peu d’avoir laissé ma cartouche « Monster Killer » dans sa boîte. En étant équipé avec, j’aurais peut-être pu faire quelque chose…

Pris au dépourvu, je regardai le gigantesque lézard se défouler. Mon corps refusait de bouger. J’étais pétrifié.

C’est seulement, après avoir vu la chose se diriger vers moi que je pus faire plusieurs pas en arrière, prêt à fuir. Mon instinct de survie commençait enfin à démarrer. Mais à peine avais-je reculé, que la créature fit demi-tour, éclatant le mur d’un magasin.

Soulagé, je ne vis pas la queue de la créature arriver à pleine vitesse vers moi. Au dernier moment, je me protégeai avec mes bras. Mais en vain. Le gourdin osseux fendit l’air, percutant avec force mon corps, qui fut projeté à plusieurs mètres. Je fis plusieurs roulades avant d’être arrêté par un mur.

Quand j’ouvris les yeux, je crus pendant un instant être paralysé. Dans ma tête, j’étais tellement amoché que je ne pouvais pas me lever. Par peur, je ne tentai même pas de le faire.

— ARMURE DÉTRUITE !

C’est en entendant cet avertissement que je compris que quelque chose. Mon corps avait tenu le choc. Pas à cause d’un miracle ou par chance. Mais grâce à mon Altereur.

L’armure que je portais avait pris toute l’attaque. Celle-ci était si puissante qu’elle avait réduit en miettes ma seule protection contre ce chaos virtuel.

Les dernières traces de la présence de l’armure étaient des cristaux bleus, semblables à des morceaux de verres brisés, qui s’évaporaient dans les airs.

Quand je repris complètement mes esprits, je me levai, prêt à retenter une retraite loin de la bataille. Mais à peine m’étais-je redressé, que je sentis une main se poser sur son épaule.

C’était Ben !

Sans aucune explication cet homme me prit par le bras pour me traîner vers son magasin.

Sur le chemin, je remarquai une chose. Ce dinosaure… Il y avait une raison à son comportement.

La créature était tout bêtement en train de se faire chasser par d’autres reptiles, des carnivores. Ce qui expliquait ses grands gestes chaotiques, il essayait bêtement de fuir ses assaillants, sans se préoccuper de ce qui pouvait se trouver sur la route.

C’est la dernière chose que je vis. Je ne pus sortir du magasin qu’après plusieurs heures et uniquement quand Ben avait jugé la situation plus stable.

Review : I Favor the Villainess

no title has been provided for this book

Auteur:
Ilustrateur:
Editeurs: ,
Language:

Présentation

I Favor the Villainess traduit grossièrement en français Je favorise la méchante » est un Light Novel japonais écrit par Inori. L’histoire compte actuellement 2 tomes pour la partie 1.
Il faut savoir que ce Light Novel était à la base un Web Novel avec 2 parties (partie 1 : 120 chapitres, partie 2 : 113 chapitres). Je parlerais dans cette review de la partie une.

La quatrième de couverture

« « Je suis l’héroïne d’un jeu otome, alors est-ce mal d’aimer la méchante ? »
L’esclave de l’entreprise OL, Oohashi Rei, s’est réincarné dans la peau de l’héroïne Rei Taylor dans le monde du jeu otome 「Revolution」.
Sa préférence n’est pas tournée vers les princes, mais vers la méchante, Claire François.
Elle acceptera joyeusement l’aversion de Claire pour elle.
Avec l’implication du protagoniste, c’est le début d’une comédie romantique unique.
Pour aggraver les choses, l’amour de Rei s’est dirigé vers la méchante, que réserve l’avenir de Claire ?  »

Avis

Notre héroïne du nom d’Oohashi Rei transmigre dans un jeu otome et devient Rei Taylor, le protagoniste du jeu. Elle fera face à la méchante Claire François, et essayera de gagner le cœur des différents princes. Du moins, c’est comme ça que se déroulerait le scénario du jeu. Mais depuis l’arrivée de Rei, plus rien ne va. Pourquoi draguer les princes ? Ce n’est pas mieux d’être intimidé par Claire, cette noble aux cheveux blonds, au caractère bien trempé ?
Vous l’aurez compris, l’héroïne est littéralement amoureuse de Claire, et elle ne le cache pas. Mais elle sait très bien que Claire ne l’aimera pas, du moins pas comme elle le voudra. Donc, elle choisit d’attirer son attention, de profiter de chaque moment avec elle, acceptant son harcèlement à bras ouvert. Au point que le harceleur devient, le harceler. Cette drôle de relation évoluera vers une sorte d’amitié.

Dans ce livre, l’homosexualité est bien mise en avant, surtout vers la fin du récit. À un moment, l’héroïne parle du passé, alors qu’elle était encore dans notre dimension. Elle explique les difficultés d’aimer quelqu’un d’un autre sexe. D’avoir peur du jugement de l’être aimé, de sa famille, et également de se sentir différente et mal dans sa peau. À un moment du livre, elle explique qu’une de ses amies s’est suicidée à cause de sa famille qui refusait son existence. Rien que ce passage vaut le coup d’être lu, juste pour comprendre ce que traversent les homosexuelles chaque jour.

Une autre chose est aussi mise en avant : l’époque. L’histoire se déroule entre le Moyen Âge et la renaissance, donc, aimer une personne du même sexe est très taboue. Et justement dans l’histoire, notre héroïne rencontrera une grande noble qui cache sa sexualité et qui est obligée d’épouser un homme dans un mariage politique. Entendre sa détresse et sa détermination à faire son devoir ébranle vraiment notre cœur.

L’écriture paraît simple aux premiers abords. Le livre à l’air de raconter une romance douce entre deux jeunes filles. Mais au fur et à mesure des pages, les protagonistes rencontrent des personnages riches et font face à une révolution, un événement qui sera agrémenté de complots de plus en plus tordus. Le milieu politique est bien mis en valeur, ce qui permet de comprendre certains contextes et le fossé entre les classes sociales. Un fossé qui est aussi une autre barrière entre l’amour de Rei Taylor et de Claire. Un noble ne peut pas aimer un roturier.

Conclusion

Ce Light Novel est délicat, doux, drôle, mais également prenant et réfléchi. J’ai pleuré quelquefois sur certains extraits. Ce livre m’a fait beaucoup méditer sur la difficulté d’aimer une autre personne du même sexe. Je conseille beaucoup ce livre pour les personnes qui se cherche.
D’un autre côté, j’ai reçu une véritable claque au niveau de l’intrigue. À un moment, le livre parle de la révolution, de la politique, tout en gardant un intérêt romantique. Claire évolue au fil des mots, pour devenir un personnage adorable, brave, mais toujours aussi déterminer. L’héroïne fait presque pâle figure à côté d’elle.
C’est un très bon roman, en plus les illustrations de Hanagata sont magnifiques, et délicates, représentant bien le lien entre les deux protagonistes.

Si vous avez des questions, un avis sur le Light Novel, ou que vous voulez juste en parler, n’hésitez pas à écrire un commentaire.

La différence entre un Light Novel et un roman

C’est une des questions que j’entends le plus souvent : quelle est la différence entre un Light Novel et un roman ?
Même si les deux sont des livres et demandent d’écrire, il existe pourtant des dissemblances, comme celle entre un manga et une Bande dessinée classique.
Si vous cherchez à faire un Light Novel ou juste connaître la différence, voici quelque explication.

Note : Je ne vais pas développer ce qu’est un Light Novel, si vous voulez le savoir vous pouvez lire cet article : Un Light Novel et un Web Novel, c’est quoi ?

Le texte

Roman 
Techniquement, un roman n’a pas de longueur maximum de mots. Il peut excéder les 110 000 mots (environ 450 pages) ou faire moins.
Les romans sont libres au niveau des paragraphes. De même, le ratio dialogue, action et description sont à peu près le même. Il est pourtant reconnu qu’un roman à moins de dialogue qu’un Light Novel.
Lors des dialogues, l’auteur démontré qui parle à qui, en utilisant diverses méthodes.

Light Novel 
Les Light Novels ne dépassent généralement pas les 40 à 50 000 mots (150 à 200 pages).
Ces romans ont des paragraphes courts, avec beaucoup de dialogues. Par exemple, au lieu de décrire un plan, il utilise une discussion entre plusieurs personnages, pareil pour d’autres actions. Ainsi, les dialogues occupent en 30 à 40 % du Light Novel. De même, les descriptions et les actions sont courtes. Le livre doit être rapide à lire, il suit un certain rythme.

Lors d’une discussion, c’est aux lecteurs de comprendre qui prend la parole. C’est une particularité de la langue japonaise, donc ce n’est pas exclu en anglais et en français d’indiquer qui parle, comme avec les romans.
Les Light Novels sont plus libres au niveau des codes de l’écriture, voire un peu plus excessifs, comme avec les mangas. Les Light Novels sont souvent composés de plusieurs volumes allant de 2 (minium) à 15 tomes.

Les illustrations

Roman 
Les romans n’ont aucune illustration ni image. La seule fantaisie peut être au niveau des titres de chapitres.

Light Novel 
Les Light Novels sont accompagnés par des illustrations au style mangas. Au minium, un livre peut compter 4 illustrations, au maximum jusqu’à 10, voir plus par rapport à la taille de l’ouvrage. Les dessins sont principalement en noir et blanc et sur une page. Mais le Light Novel peut contenir des illustrations en couleurs. Elles sont situées au début et à la fin du livre, souvent pour présenter les personnages et la fin de l’histoire, dans ce cas, elles sont sur deux pages.

La structure du livre

Roman 
Les romans ont plusieurs formats, mais les plus connus sont le format de poche (11 x 18 cm)) et le format A5 (14,8 x 21 cm). Le papier est souvent de bonne qualité et la reliure est dos carré collé. Ils ont souvent des jaquettes, surtout pour ceux de haute gamme.

Light Novel 
Les Light Novels en format papier font 14,8 x 10,5 cm. Comme en France, les imprimeurs font rarement cette taille de livre, un Light Novel de 12,7 X 20,32 cm est toléré. Le papier est de faible qualité et la reliure est dos carré collé. Certains Light Novels peuvent avoir des jaquettes.

La couverture

Roman 
La couverture est souvent une photo ou une illustration artistique qui représente l’essence du livre. Elle peut être en noir et blanc ou en couleur, tout ceci dépend de l’ambiance recherchée.
Le nom de l’auteur est mis plus en avant que le titre. En ce moment, tout est permis pour le titre, tant qu’il attire le lecteur.
La quatrième de couverture est moins purgée que celle d’un Light Novel. On y trouve le résume du livre, mais également des témoignages ou des avis vis-à-vis de l’ouvrage.

Light Novel 
La couverture d’un Light Novel est illustrée avec un dessin dans un style mangas et en couleur.
Le titre est à rallonge, et résumé souvent l’histoire du livre. Celui-ci est mis plus en avant que le nom de l’auteur.
La quatrième de couverture est souvent très simple. Ce qui est mis en valeur est vraiment la couverture.

Le prix

Roman 
Un roman peut valoir entre 12 à 20 euros en moyen. Tout ceci dépend du nombre de tirages et de la taille du roman. Plus le livre est épais, plus il va valoir cher.

Light Novel 
Au Japon, un Light Novel vaut 514 yens, soit 4,30 euros. En France, le prix peut aller de 8 à 10 euros, vu la taille du livre.

Alter Reality Chap.3 : Rescapé p.1

Voici le chapitre 3 du tome 1 de mon Light Novel Alter Reality.
Toutes les deux semaines, un chapitre sera posté. N’hésitez pas à donner votre avis.

Vous pouvez lire les chapitres précédents ici :
Chapitre 1 – Catastrophe p.1
Chapitre 2 – Catastrophe p.2

Kate – Devant un magasin de jeux vidéo

Alors que la mort se présentait sous la forme de dents acérées. J’entendis au loin un bruit semblable à un tir électronique.

Plusieurs boules lumineuses apparurent, percutant violemment mes assaillants. Ils se retrouvèrent tous à terre, laissant échapper un dernier râle avant de mourir.

C’étaient bien des reptiles qui m’avaient prise en embuscade. Leur morphologie était semblable à celle du célèbre vélociraptor, sauf qu’ils avaient une couleur d’écaille assez peu commune. Une sorte de rose orangée.

Par contre, leurs pattes antérieures et leur dos étaient pourpres. La dernière touche de couleur se trouvait dans leurs yeux cramoisis. Ça devait être compliqué pour eux de chasser le jour avec ces teintes flashy. En plus, la collerette sur leurs têtes n’ajoutait rien à leur discrétion.

Ces corps me disaient quelque chose, je pense les avoir déjà croisés dans un jeu. Ou plutôt je les avais chassé. C’était assez perturbant de voir que ces ennemis, qui étaient connus pour être presque en bas de la chaîne alimentaire, m’attaquaient comme un vulgaire bout de viande. Si j’étais dans une partie de jeu vidéo, je me serais sûrement vexée d’avoir résisté si faiblement. Sauf que là j’étais dans la réalité. Je n’aurais pas de seconde chance.

Encore un peu sous le choc de ce sauvetage in extremis, je levai la tête, fixant mon sauveur.

Mon visage se crispa, et mes yeux s’emplirent de larmes. Je me relevai, courant à toute vitesse, les bras écartés. Percutant cette personne de tout mon poids.

Je me fichais complètement de son âge, de sa taille. Sur le moment, je le serrai dans mes bras comme quand il avait à peine six ans.

Enfin… J’avais enfin retrouvé mon frère.

— Tu m’étouffes ! Arrête, je vais mourir !

Il était bien plus grand que moi et les adolescents de son âge. Pourtant ça ne m’empêcha pas de presser son visage contre mon épaule, comme pour éviter qu’il ne disparaisse. En entendant ses plaintes, je dus me résoudre à le relâcher.

Je me mis à tapoter le corps de mon frère, cherchant le signe d’une blessure ou d’un bandage.

— Tu n’es pas blessé ? Tu n’as rien ?

— C’est bon… C’est bon, je te dis !

Un peu énervé par mon inquiétude maladive, Vick me repoussa gentiment. Je dus arrêter là mon inspection.

Il semblait qu’il n’avait souffert d’aucun dégât physique. Seuls ses vêtements avaient subi quelques dommages, mais rien qu’une aiguille et un fil ne puissent réparer. Il avait de la chance que sa besace et sa sacoche remplie de cartouches de jeux soient encore sur lui. Je n’imagine même pas sa tête s’il les avait perdus.

Soulagée, je laissai échapper un grand soupir. Vick m’offrit un large sourire.

— Et toi, tu vas bien ?

— Oui ! J’ai juste eu un accident !

À mon tour, je souris, heureuse de ce dénouement. Moi qui, depuis mon réveil, avais imaginé le pire. J’étais si apaisée de le voir à mes côtés, que j’aurais pu fondre en larmes.

Mais je ne pouvais pas. Pas maintenant, pas ici.

— Attends quoi ? Un accident ?

— Oui, de voiture. Mais rien de grave ! Je te donnerais des détails plus tard.

—…

Devant ma révélation, Vick fit une moue inquiète.

Je comprenais qu’il était mécontent de ne pas avoir plus d’information. Il fallait mieux que je ne lui parle pas de mon choc à la tête. J’étais déjà celle qui angoissait le plus dans notre famille. Autant ne pas rajouter mon frère à l’équation.

Tout en regardant autour de moi, je le questionnai.

— Que s’est-il passé ici ?

Au fond de moi, je me doutais bien que mon frère avait vu quelque chose. Il devait sûrement être aux premières loges lors de la catastrophe.

— Je vais tout expliquer. Mais pas ici ! Nous ne sommes pas en sécurité.

— Je comprends.

Vick me fit signe de le suivre.

Derrière lui, je l’observai. Vick avait un style assez décontracté. Mais ça ne l’empêchait pas d’avoir une certaine classe comme il aimait le dire. C’était tout mon contraire, pour moi les vêtements devaient être confortables avant d’être beaux et assorties entre eux. La preuve je ne portais qu’un simple pull violet à col roulé et un jean noir discount.

Nous avions à peine traversé deux rues que mon frère s’arrêta en face d’un magasin. La façade du bâtiment, contrairement aux autres, était encore en bon état.

Aucune vitrine n’était brisée, aucun bout de plâtre n’était à terre et la porte était encore debout. Seule l’enseigne avec écrit « Cash facile » était un peu de travers.

Mais peut-être était-elle ainsi depuis le début.

— Allez, viens ! On rentre.

Mon frère m’ouvrit la porte et me fit signe d’entrer.

La première chose, qui me frappa, était le comptoir entouré de grille. Seule une ouverture au niveau de la caisse permettait de glisser des billets. Quant à la marchandise, elle était enfermée à l’intérieur de grandes vitrines et entourée de trois caméras.

La pièce était relativement petite, mais très sécurisée. Ce qui réduisait la possibilité d’un cambriolage.

Mais, n’est-ce pas le cas de chaque magasin de prêteur sur gages ?

— On a le droit d’être ici ?

— Ne t’inquiète pas, je connais le propriétaire. C’est même lui qui m’a sauvé.

Il fallait vraiment que je remercie cet homme. Il avait quand même secouru mon petit frère. C’était la moindre des choses.

Mais qu’est-ce qu’on offre quand une catastrophe, telle que la nôtre, nous frappe ?

Une hache ? Un flingue ? De la nourriture peut-être ?

Mon frère me guida vers le fond de la pièce, en direction d’une porte blanche. Quand il l’ouvrit je vis une autre salle, elle était meublée d’une simple table et de chaises, ainsi que de cartons posés par terre.

— Salut, Vick, de retour ?

— Tu as trouvé quelque chose ?

— Lut.

À l’intérieur étaient assises cinq personnes qui nous saluèrent. Un adulte dans la cinquantaine, à la barbe irrégulière, accueillit Vick avec un grand sourire. À ma vue, il se leva.

— Je vois que tu nous ramènes une survivante.

Mon frère gonfla fièrement sa poitrine.

— Je dirais plutôt « la survivante » ! C’est ma sœur.

Il se tourna ensuite vers moi, souriant chaleureusement.

— Kate, je te présente Ben, c’est lui qui m’a sauvé lors de l’attaque et c’est lui, le propriétaire de ce magasin.

Je saluai cet homme en présentant ma main, qui l’empoigna avec une grande énergie.

— Bonjour.

Ben avait l’air d’être un homme chaleureux, ce qui n’allait pas avec son commerce. Les patrons de boutique de prêteur sur gages ont souvent la réputation d’être froid, pour éviter d’être trop sentimental. Sans quoi, il se faisait facilement arnaquer. Il faut croire que c’était une idée reçue.

— Enchanté, enchanté ! Il n’a pas arrêté de nous casser les oreilles avec vous. Où est ma sœur, par ci ? Elle est en danger, par là !

À ce commentaire, les quatre adolescents assis au fond de la salle pouffèrent de rire. À mon tour, j’affichai un grand sourire tout en me tournant vers mon frère.

— On était inquiet à ce que je vois.

— Qu’est-ce que tu veux que je réponde à ça ?

Encore en train de bouder, mon frère posa ses fesses sur un carton, tout en croisant les bras.

— Je vous remercie sincèrement d’avoir sauvé mon frère. Vous ne sav…

Aussitôt, Ben me coupa la parole et tapota avec vigueur mon épaule.

— Pas de problème, c’est normal. Malheureusement, j’aurais voulu ramener plus de gens ici. Je n’ai pu sauver qu’un petit groupe.

— C’est déjà pas mal !

Lança un jeune garçon, au fond de la pièce.

Il avait l’air un poil énervé par les propos de Ben. En réponse, le propriétaire de la boutique m’offrit un sourire affligé.

— Je suis désolé. Ces gamins ont tendance à essayer de me remonter le moral à leur façon.

— Il faut les comprendre…

— Oui. Mais j’aimerais qu’ils pensent plus à eux. Certains n’ont pas dit grand-chose depuis l’évènement.

— Je vois.

Je repensais à ce que j’avais vu à l’extérieur. Les traces laissées sur le goudron témoignaient d’une rare violence. Je ne pouvais même pas imaginer le quart de ce qu’ils avaient vécu. Certains avaient même dû voir des êtres chers disparaître juste devant leurs yeux.

J’étais vraiment chanceuse d’avoir retrouvé mon frère en vie.

Depuis que j’avais vu leurs visages, mon besoin d’en savoir plus sur le déroulement de cette attaque n’avait cessé de grandir.

— Vick.

— Oui ?

— Est-ce que maintenant tu peux me dire ce qui s’est passé ?

— Oui… Pas de problème.

Vick bascula sa tête en arrière, fixant le plafond avec attention. Il avait l’air de trier ses souvenirs, cherchant par quoi commencer.

C’est alors qu’il commença son récit…