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Alter Reality Chap.10 : Les condamnés p.2

Voici le chapitre 10 du tome 1 de mon Light Novel Alter Reality.
Toutes les semaines, un chapitre sera posté. N’hésitez pas à donner votre avis.

Vous pouvez lire les chapitres précédents ici :
Chapitre 1 – Catastrophe p.1
Chapitre 2 – Catastrophe p.2
Chapitre 3 – Rescapé p.1
Chapitre 4 – Rescapé p.2
Chapitre 5 – Rescapé p.3
Chapitre 6 – Appétit Jurassic p.1
Chapitre 7 – Appétit Jurassic p.2
Chapitre 8 – Appétit Jurassic p.3
Chapitre 9 : Les condamnés p.1

En chemin, nous entendîmes plusieurs jappements. Curieux, nous nous avançâmes discrètement vers le bruit. Nous vîmes alors un spectacle choquant.

Voir un attroupement de Laggi qui grognaient tel des chiots n’avait rien d’horrible en soi. C’était plutôt la chose autour de laquelle ils étaient en train de s’amasser, qui était douloureuse à regarder.

Des hommes et des femmes, cinq personnes au total, étaient suspendus en l’air contre la paroi d’un immeuble à moitié écroulé. Les victimes étaient attachées avec du scotch gris contre des barres en fer qui dépassaient de la structure.

La façon dont ils étaient positionnés était assez bizarre. De loin, on aurait dit des épouvantails. Leurs bouches étaient obstruées, ce qui les empêchait de crier leur détresse. Ils ne pouvaient que regarder, impuissants, les Laggi s’agitaient en dessous d’eux.

En voyant cette horde de reptiles, je me demandais si c’étaient ceux que nous avions combattus récemment ou un autre groupe.

Avaient-ils aussi avec eux un mâle alpha ? Je ne l’espérai pas.

Mais ce que j’aimerais vraiment savoir, c’est : qui avait fait ça ?

Qui avait eu l’idée dérangeante de suspendre ces gens ?

De les laisser à la merci de ces créatures ?

Et pourquoi ?

Pensif, je sursautai au contact d’une main sur mon épaule. C’était Alex. Il approcha doucement son visage au niveau de mon oreille.

— Qu’est-ce qu’on fait ?

Je jetai de nouveau un coup d’œil vers les prisonniers. La meute, qui les encerclait, était bien plus puissante que nous. Nous étions six, ils étaient une quarantaine. Nous n’avions évidemment pas la capacité de les battre. Mais…

Je ne voulais pas laisser ces pauvres gens à leur sort. Personne ne mérite de mourir en étant dévoré vivant.

Déterminée, je fixai Alex.

— J’aimerais vraiment les sauver !

Alex acquiesça. Il se tourna vers les autres et leur murmura son projet. Dans l’ensemble, tout le monde était d’accord. Personne ne voulait les abandonner.

— Bon, comment fait-on ?

Vick fixa légèrement les Laggi et continua.

— Ils sont vachement nombreux…

Alex soupira.

— Je sais… En plus, on ne peut pas laisser les provisions sans surveillance.

À ces mots, tout le monde regarda les sacs remplis de nourritures.

— Le mieux, c’est de laisser deux personnes ici, pendant que les autres partent en mission sauvetage. Non ?

Le regard de Vick se refroidit.

— Tu veux qu’on ne soit que quatre contre ces monstres ?

— Je suis d’accord avec Vick, une personne pour surveiller les sacs serait mieux.

Alex prit la parole tout en me regardant droit dans les yeux. Je fronçai les sourcils, en fait j’aurais voulu que Vick et Jim restent en retrait. Ils étaient jeunes, ils n’avaient pas à se mettre en danger. Mais, si j’avais dit le fond de ma pensée, je sais que Vick m’aurait fait toute une scène.

— Ok, Jim, tu restes ici avec la nourriture. Les autres, armez vos Altereurs…

Sans attendre, Alex proposa un plan d’action.

— On va contourner les Laggi et passer derrière le mur, j’espère juste qu’il y a encore un escalier pour monter, sinon on les sauvera par la force, ok ?

Vick, Jim, Debora, William et moi-même approuvâmes. Aussitôt, j’armai mon Altereur avec ma puce Monster Killer. Mes deux fidèles lames apparurent dans mes mains.

— En avant !

Nous empruntâmes la ruelle adjacente, laissant derrière nous Jim. Nous avançâmes discrètement au niveau du bâtiment. Par chance, les reptiles étaient trop occupés à dévorer des yeux leurs proies pour nous remarquer.

Cet immeuble était vraiment en sale état, rien qu’en le regardant, je me rappelais des photos venant de mes manuels d’histoire/géo du lycée. On aurait dit qu’il avait été bombardé par un avion de chasse de la Seconde Guerre mondiale. Il ne restait que les quatre murs principaux, la structure intérieure et les plafonds avaient complètement disparu. Il ne subsistait qu’un escalier de béton, qui s’accrochait aux parois, comme un cafard à un mur.

Je donnais un coup d’épaule à Alex et lui désignais l’escalier.

— Il semble aller jusqu’aux victimes.

Alex acquiesça. Arrivé au niveau de la première marche, Alex commença à monter. Mais à peine avait-il fait deux pas que l’escalier s’effrita.

— Merde.

Contrarié, il descendit.

— On ne pourra pas y aller à plusieurs, sinon ça va s’effondrer sous notre poid.

William qui était en retrait se rapprocha de moi.

— Tu devrais y aller, alors !

— Quoi ?

Je le fixai. Son ton était vraiment arrogant, comme s’il m’avait donné un ordre.

— D’après ce que je vois, tu es sûrement la plus petite et la plus légère du groupe.

Je fis la moue, un peu contrariée par le mot « petite ». Je détestais ma taille, surtout depuis que mon frère m’avait dépassée. J’étais supposée être la grande sœur, pas la petite.

— Ok… J’y vais…

Je me tournai une dernière fois vers le groupe avant de monter l’escalier.

— Je vais essayer de faire descendre les victimes d’ici, mais si je n’ai pas assez de force… En plus avec l’escalier… Il faudra peut-être quelqu’un pour les réceptionner en bas.

— Ne t’inquiète pas !

Alex me sourit, me rassurant un peu. Je sais que je pouvais lui faire confiance pour ça. Je repris ma route, quand je sentis Vick me prendre par le bras.

— Eh ! Tu auras besoin de ça pour les détacher.

Vick me tendit un couteau de survie à la lame noire. Mon frère possédait cette arme depuis des années. Il l’avait trouvé un jour en se baladant. Il ne s’en était jamais débarrassé. Je la tolérais seulement, car je considérais qu’elle servait à sa protection. Je la pris sans poser de question et montais jusqu’en haut. Entre-temps, j’avais rangé mes deux épées, de peur qu’elles ne m’alourdissent.

Arrivée en haut, je sortis ma tête par une des fenêtres, pour voir si j’étais au niveau d’un des prisonniers. En me voyant, une des personnes se mit à gémir.

— Ne vous inquiétez pas, je suis là pour vous sauver.

Je regardai plus attentivement comment ils étaient attachés. C’était impensable qu’une seule personne ait pu faire ça. C’était sûrement un groupe entier de dégénérés qui avait fait cette mascarade. J’espérais qu’ils n’étaient pas dans le coin en train de savourer le spectacle.

Je sortis le couteau. Puis je tendis le bras pour découper le scotch qui maintenait la tête et la bouche fermée d’une femme. Ainsi libérée, la prisonnière soulagée se mit à renifler et pleurer à grosse larme.

— C’est bientôt fini ! Je vais vous sortir de là.

Je détachais sa main la plus proche de moi. Puis, je lui tendis la lame pour qu’elle se libère d’elle-même l’autre main. Soudainement, elle perdit l’équilibre tombant en avant. Par réflexe, je plaquai son corps contre le mur. Si je n’avais pas réagi à temps, elle se serait retrouvée suspendue par les pieds.

— Merci.

La jeune femme me sourit timidement.

— Redonnez-moi le couteau, je vais libérer vos pieds, et vous hisser.

Je tendis mon bras vers elle. Elle me dévisagea avec un air angoissé.

— Ne vous inquiétez pas, au pire ils seront là pour vous rattraper.

Je pointai du doigt mon groupe d’amis, qui se trouvaient en retrait, prêt à agir au moindre signe de ma part. J’avais beau sourire, ses yeux étaient toujours aussi terrifiés. Elle me donna néanmoins le couteau.

L’arme en main, je descendis de quelques marches, pour voir dépasser d’une fenêtre des pieds. Je sortis ma tête dehors et tordis mon bras pour couper les liens.

— Tenez-vous au mur, j’arrive.

Rapidement, je remontai, et attrapai l’épaule de la femme. Elle respirait de plus en plus fort, jetant des coups d’œil vers le bas. Les Laggi commençaient sérieusement à s’énerver, ils semblaient tenter d’escalader la paroi.

Cette agitation commençait à faire paniquer les autres prisonniers, qui étaient jusque-là relativement calmes. Celui à ma droite essayait même de se détacher par la force.

— Calmez-vous !

Tout en tenant la femme, je tentai de le rassurer. Mais il continua à bouger de gauche à droite, au point de faire se désagréger le mur. À mon tour, je commençais à m’alarmer, surtout quand je vis de grandes fissures apparaître.

Le mur était en train de s’écrouler et le fait que tout le monde se tortille, comme des asticots, n’arrangeait rien. La panique était en train de me gagner. Chargée à bloc d’adrénaline, j’eus assez de force pour ramener la femme de l’autre côté de la fenêtre.

— Vite, descendez, ça va s’écrouler.

La survivante ne se fit pas prier et couru en bas tout en hurlant de terreur. Quant à moi, je tentai de détacher la main d’un des prisonniers. Mais, je m’arrêtai net, quand je sentis une des marches se dérober sous mes pieds.

Il fallait que je parte, sans quoi, j’allais être enterré vivante.

Mais… Je ne pouvais pas laisser ces gens mourir ici ? Si ?

— Kate !

J’entendis Vick m’appeler. Je constatai alors leur situation, le groupe était actuellement en pleine bataille avec les Laggis, qui les avaient repérés à cause des cris de la femme. Ils semblaient en grande difficulté.

Je devais faire un choix…

— Je suis désolé…

Je murmurai mes excuses et descendis les marches quatre à quatre. Je sentis que le sol se faisait plus mou au fur et à mesure de mes pas.

Le mur s’écroulait. Il était vraiment en train de tomber.

J’entendais les hurlements sourds des prisonniers, ainsi que les briques en pierre qui s’écrasaient au sol.

— Courez ! Partez ! Ça s’effondre !

Entre deux respirations, je criai de toutes mes forces, priant que ma voix soit entendue avec tout ce boucan.

Par je ne sais quel miracle, je pus atteindre le sol. Mais je continuai de courir par peur de recevoir des morceaux de pierre. Je remarquai que le groupe avait aussi rejoint ma course, ainsi que quelques carnivores.

Après un dernier grand vacarme, le silence se fit. Seul l’énorme nuage de poussière était encore là pour témoigner de l’existence du bâtiment.

Dans sa chute, le mur avait emporté de nombreuses vies, des humains, mais aussi des Laggi. Les reptiles survivants étaient dispersés autour de nous. Ils n’avaient pas l’air bouleversé par la mort de leurs camarades, préférant nous observer avec convoitise.

— Tout le monde est là ?

La main sur la bouche, les yeux mis clos, j’essayais de voir si tout le monde était vivant dans cette purée de pois.

— Kate, je suis là !

— Ici !

— Encore vivant !

Plusieurs voix s’élevaient, ainsi que plusieurs grognements, qui se rapprochèrent dangereusement. J’activai de nouveau mon jeu Monster Killer, faisant apparaître mes armes. Cette fois, j’allais pouvoir contre-attaquer.

Alors que la poussière se dispersait, je distinguai les silhouettes de mes alliés et de mes ennemis. Sans aucun mot, nous nous rapprochâmes les uns des autres. Je vis que Debora tenait la femme par le bras, l’aidant à marcher.

Nous n’étions plus qu’à quelques mètres les uns des autres. On aurait une scène classique dans un film au Far West, quand les gentils se retrouvent dos à dos pour combattre des bandits.

— On n’a pas le choix, il faut se faire un passage !

La voix d’Alex était forte, mais calme. Il pointa du doigt l’endroit d’où nous venions. Sans un mot, tout le monde courut, en abattant sur leur passage plusieurs Laggi. Étant prises au dépourvu, les bêtes ne purent réagir à temps. Cette hésitation nous permit de nous frayer un chemin jusqu’à notre point de rendez-vous avec Jim.

Nous étions épuisés, sales, mais vivants. Essoufflée, je m’adossai contre un mur et glissai par terre. Je repensais au visage des hommes et des femmes que j’avais laissées derrière moi. Leur corps devait maintenant être enseveli sous un tas de débris. J’espérais juste qu’ils étaient morts sur le coup et qu’ils n’allaient pas agoniser pendant des heures, ou se faire dévorer.

Je regardai l’horizon, me demandant bien ce que j’aurais pu faire de plus. Je sais que je suis un humain. Je n’ai ni la capacité ni la formation pour sauver des vies.

Mais… Mais j’aurais tellement voulu tous les libérer.

Ma gorge se serra, je ne sais pas si j’avais envie de pleurer ou de crier. Mon esprit était confus. Je voulais que tout ça disparaisse. Je voulais rentrer chez moi… Être dans mon lit.

— Eh !

C’était William, il se tenait debout devant moi. Il était tellement grand, qu’il me cachait le soleil, ce qui le rendait encore plus imposant. Son regard en amande était sombre. Je sentais que j’allais subir les pires réprimandes de ma vie.

— Arrête de te morfondre, tu n’aurais rien pu faire…

Sèchement, il se retourna, me présentant son dos. Je le regardai s’éloigner, sans un mot.

M’avait-il fait une remarque ou m’avait-il remonté le moral ?

Je ne savais pas quoi penser de cet homme. Mais au moins, ces mots donnèrent un résultat. Je me relevai et rejoignis le groupe, le cœur moins lourd.

Il était temps de rentrer. En chemin, nous discutions avec la jeune femme. Elle s’appelait Kim, elle est, ou plutôt était, serveuse. D’après ces propos, elle a été attachée que par une seule et même personne.

Elle l’avait rencontré alors qu’elle était en danger. Cet homme l’avait aidé, avant de l’assommer. Elle ne sait pas comment il avait fait. Mais à son réveil, elle était accrochée, bâillonnée et entourée d’inconnus.

Malheureusement, elle n’a pas pu nous décrire son assaillant. Il avait des lunettes de soleil, un foulard et un bonnet, recouvrant entièrement son visage.

— Après, il ne faut pas qu’elle soit surprise…

Encore une fois, Vick sortit une de ces fameuses réflexions, tout en me faisant un clin d’œil. En réponse, je levai les yeux au ciel préférant l’ignorer.

Toutefois, il n’avait pas tort. Je sais que dans un monde apocalyptique, tout visage humain paraît rassurant. Mais elle aurait dû se méfier. Néanmoins, personne ne pouvait la blâmer, tout le monde aurait fait pareil.

Vu l’état actuel de la ville, il vaut mieux être plusieurs que seule. Moi-même j’aurais pu tomber dans un groupe de psychopathes. J’avais juste eu de la chance et encore, je ne connaissais rien des gens avec qui je marchais en ce moment.

— Je ne veux pas vous alarmer, mais, si vous voulez que je continue à carry le groupe, il va me falloir de nouvelles munitions, car je suis presque à sec.

Vick regarda son Altereur d’un air inquiet, tout en faisant glisser sur l’écran tactique son index de gauche à droite. À sa remarque, je regardai ma montre. J’avais de la chance que mes armes se rechargent seules, mais ce n’était pas le cas de tout le monde dans le groupe. Si nous n’avions plus de quoi nous défendre, nous ne ferions pas long feu.

— Carry ?

Alors que nous apercevions la banque au loin, Jim regarda Vick perplexe. Je souris, gênée.

— Ça veut dire, en gros, qu’il supporte à lui seul le groupe.

À ma réponse, Debora éclata de rire et frappa violemment le dos de Vick.

— C’est qu’il aime se vanter, le petit.

Vick prit son air satisfait et se mit en tête du groupe. En l’observant, je souris. Mais au fond de moi, je m’inquiétais. Il fallait absolument que nous réglions le problème des munitions, sans quoi ce serait la fin de notre histoire.

Alter Reality Chap.9 : Les condamnés p.1

Voici le chapitre 9 du tome 1 de mon Light Novel Alter Reality.
Toutes les semaines, un chapitre sera posté. N’hésitez pas à donner votre avis.

Vous pouvez lire les chapitres précédents ici :
Chapitre 1 – Catastrophe p.1
Chapitre 2 – Catastrophe p.2
Chapitre 3 – Rescapé p.1
Chapitre 4 – Rescapé p.2
Chapitre 5 – Rescapé p.3
Chapitre 6 – Appétit Jurassic p.1
Chapitre 7 – Appétit Jurassic p.2
Chapitre 8 – Appétit Jurassic p.3

Kate – un magasin discount

Vu le fiasco d’hier, il ne faut pas s’étonner si nous sortions de nouveau. Cette fois, nous étions bien déterminés à revenir les bras chargés de nourriture et de matériaux.

Du moins, si nous localisions l’emplacement du magasin discount. Heureusement que Vick s’en souvenait sinon nous ne l’aurions jamais trouvé avant la nuit.

Par chance, le bâtiment était encore debout. Seule sa pancarte rouge affichant fièrement son nom était tordue par endroits.

Ou alors peut-être l’était-elle déjà avant la catastrophe ?

Par contre, la porte vitrée n’avait pas survécu. Il ne restait que l’encadrement en métal. Quant à la vitrine, elle était fissurée de partout, comme si quelqu’un y avait jeté des pavés.

Nous rentrâmes en silence, regardant le sol pour éviter les morceaux de verre. L’ambiance était lourde. Nous digérions encore les évènements de la veille.

J’en avais d’ailleurs discuté avec Jean. Sous le choc, il m’avait suggéré de ne pas en parler pour éviter d’ébranler les esprits les plus fragiles. Je ne savais pas si c’était bien de le faire, mais dans le doute je ne dis rien.

— Super, il y a la saveur bacon !!

Je vis Debora tenir fièrement un sachet de chips. Ses yeux brillaient d’excitation.

— Il ne faut pas croire, mais ce petit magasin recèle de vrais trésors. C’est le seul endroit où l’on trouve du soda au Mojito toute l’année.

Vick gonfla fièrement sa poitrine, comme si cet endroit était sa propriété. Puis il disparut derrière un rayon pour en revenir les mains pleines de bouteilles aux étiquettes vertes.

— Tu vois !

Il montra sa trouvaille à Debora qui sourit.

— Oh oh oh ! Ça fait un moment que je n’en ai pas bu. Il n’y aurait pas de l’alcool dans le coin ?

Vick grimaça. Je tapotai son épaule.

— Il vaut mieux éviter d’en prendre. Actuellement, ça ne sert à rien.

Debora fit la moue.

— Tu rigoles, je suis sûr que certains seraient heureux d’en boire…

Je laissai s’échapper un soupir. Oui, de nombreuses personnes voudraient sûrement boire pour oublier les évènements, mais ce n’était pas le moment. Nous avions besoin de toutes nos cellules grises pour combattre les menaces qui nous guettaient à l’extérieur.

— Personnellement, je suis d’accord avec elle.

Alex apparut derrière une étagère, levant la main en signe d’approbation.

— Sérieusement, vous croyez vraiment que c’est le moment.

Je fronçai des sourcils, alors qu’Alex rigolai amicalement.

— Non, non pas pour ça, je parle plus pour le côté médical. L’alcool est un bon désinfectant en cas de blessure.

Debora sourit et inclina sa tête sur le côté.

— En boire, c’est aussi médicamenteux.

Mes épaules s’affaissèrent et je soupirai, dépitée.

— Bon ok, mais seulement quelques bouteilles, et le taux d’alcool doit être assez élevé pour bien désinfecter.

Debora sourit comme une gamine et courut joyeusement à l’arrière de la boutique. J’espérais que je n’allais pas l’y retrouver ivre morte.

Je parcourus les rayons, choisissant méticuleusement les aliments. Il ne fallait rien qui était périssable et qui nécessitait de cuisiner. Je regrettais de ne pas avoir plus de bras. Mais nous ne pouvions pas faire autrement. Nous n’avions à disposition ni main-d’œuvre ni moyen de transport.

Entre les couloirs, je vis Jim à genoux remplir son sac à dos de snack en tout genre. Je m’accroupis à côté de lui en souriant timidement.

— Il vaudrait mieux prendre des boîtes de conserve. Non ?

Il me regarda brièvement et roula des yeux.

— Je sais ! Les conserves tiennent plus longtemps ! Mais ça, c’est aussi de la nourriture !

Il me tendit un paquet de cacahouètes salées et le rangea aussitôt dans une poche.

— Ça me rend malade de laisser ça pourrir ici. Il faut mieux les mangers dans les jours à venir, et garder les conserves pour plus tard.

J’ouvris grand mes yeux. Ses propos étaient logiques.

— Oui, ce n’est pas bête, j’aurais dû y penser. Je te laisse gérer ça.

Je tapotai doucement son dos en signe d’encouragement et me relevai tout sourire. Jim, lui, me regarda la bouche ouverte, tout en clignant des yeux à plusieurs reprises. Il marmonna quelques mots et retourna à ses occupations. Je me demandai bien pourquoi il avait eu une telle réaction.

Je vis que tout le monde avait fait des folies. Le peu de sacs que nous avions, étaient remplis à ras bord. Les bras étaient chargés de pack de boissons diverses. Nous avions de quoi manger pour quelques jours. Il ne restait plus qu’à prendre le nécessaire de survie, comme des médicaments ou des plaids.

Cette expédition avait pris quelques heures, mais il était maintenant temps de partir. Ainsi, tout le monde était aux caisses, sauf une personne.

— Où est Debora ?

Je regardai de gauche à droite, cherchant au loin ses cheveux noirs.

Mais rien ! Elle n’était nulle part.

Était-elle partie dehors ? Avait-elle été attaquée ?

La panique commençait à me gagner, quand mon cerveau eut une illumination. Ça ne me réjouissait pas. Mais, vu sa détermination à trouver de l’alcool, et son discours sur le sujet…

Elle n’aurait pas… Non !

Mon corps se crispa, je m’imaginais déjà trouver cette jeune fille par terre en train de boire joyeusement.

— Je reviens.

Je lançai un regard sombre au reste du groupe, avant de m’avancer vers le fond du bâtiment.

— Pouah ! J’espère que personne n’a d’envie, je viens de boucher les toilettes.

Soudainement, Debora sortit de derrière une porte en bois, qui se trouvait au niveau des caisses enregistreuses. Elle sourit de dégoût, tout en bougeant sa main de gauche à droite au niveau de son nez.

— Quoi, sérieusement !

Vick haussa le ton, et souffla, comme déçu de cette nouvelle. Quant à moi, je fis demi-tour, soulagée de m’être trompée.

— Franchement, comment as-tu fait pour les boucher ?

Alex pouffait à moitié de rire tout en dévisageant Debora. Celle-ci haussa des épaules.

— Il ne faut pas croire, mais les filles aussi vont aux toilettes et ne font pas que des paillettes.

À cette réflexion, tout le monde rigola, sauf William, qui avait toujours son visage impassible. Ce moment ne dura qu’un instant, mais il fut assez long pour remonter le moral du groupe.

— Bon, il est temps de rentrer.

Tout le monde fit signe de la tête, et s’est chargées de provisions que nous marchâmes vers la base.

Alter Reality Chap.0 : Alteria

Voici le chapitre 0 du tome 1 de mon Light Novel Alter Reality.
Toutes les deux semaines, un chapitre sera posté. N’hésitez pas à donner votre avis.

Vous pouvez lire les chapitres précédents ici :
Chapitre 1 – Catastrophe p.1
Chapitre 2 – Catastrophe p.2
Chapitre 3 – Rescapé p.1
Chapitre 4 – Rescapé p.2
Chapitre 5 – Rescapé p.3
Chapitre 6 – Appétit Jurassic p.1
Chapitre 7 – Appétit Jurassic p.2
Chapitre 8 – Appétit Jurassic p.3

En 20XX, l’humanité a enfin atteint l’utopie qu’il imaginait. La terre ne connaît plus de conflit et vit en harmonie avec la nature. Pourtant, le monde entier fait face à un problème majeur. Ayant tout fait et tout exploré, l’être humain s’ennuie, ne sachant plus qu’elle est sa place. Certains regards se tournent vers l’espace, en imaginant une échappatoire. Mais, la technologie actuelle ne permet pas à ce rêve d’être une réalité.

Jusqu’à l’apparition d’Alteria, une entreprise fondée par un homme mystérieux. Celui-ci amena avec lui une toute nouvelle possibilité. Une technologie semblable aux hologrammes cités dans les récits de science-fiction.

Le prototype suscita un grand intérêt. Puis tout s’accéléra. La compagnie sortie une montre aussi puissante que les ordinateurs actuels, voir plus.

Son nom : L’Altereur.

Tout le monde fut étonné de sa fonction première. Elle permettait certes de naviguer sur internet, et d’autres choses domestiques. Mais elle avait été créée avant tout pour jouer.

Il n’était pas question d’un VRMMO immersif, ni d’un casque VR. Mais bien de faire venir dans notre monde, les héros qui habitaient nos consoles.

Le jour de la sortie de L’Altereur, peu de gens y croyaient. Faire venir des créatures hantant notre imagination dans la vie réelle paraissait incroyable.

« Est-ce une arnaque ? », « Ils exagèrent sûrement pour la promotion ! », « c’est trop beau pour être vrai » étaient la plupart des pensées des gens.

Pourtant c’était la vérité !

La magie ! Le fantastique ! Le frisson ! L’aventure !

L’Altereur ouvrait un portail de possibilités.

Deux semaines après la sortie de cette montre, Alteria fit une autre déclaration. La compagnie enverra dans l’espace un satellite connectant le monde entier avec sa technologie.

Du jour en lendemain, les rues furent habitées par des créatures holographiques. Ces monstres, à l’IA développée, furent combattus avec joie par les propriétaires des Altereurs.

Tout était fait pour plaire et être sécurisé. La terre entière devenait un jeu.

Rapidement, l’Altereur qui semblait n’être qu’une mode devint un mode de vie. Tout le monde portait autour de son poignet un Altereur et ne pouvait plus imaginer un monde sans cette invention.

Plus le temps passait et plus la technologie prit différentes facettes. Les joueurs n’étaient plus les seuls acheteurs. Certains y voyaient un moyen pour faire de la promotion ou pour se démarquer. De nombreuses applications virent le jour pour rendre l’Altereur polyvalent. Le rendant appareil photo, téléphone, ou ordinateur personnel.

Alteria dominait le marché. L’entreprise avalait tout sur son passage. Personne ne pouvait l’arrêter.

Certaines compagnies rivales tentèrent de voler cette technologie ou la copier. En vain.

Le plus surprenant, c’est que personne ne put identifier le créateur des Altereurs. Il n’apparaissait pas en public et ne communiquait que via internet. Ce qui alimentait les rumeurs.

Mais que se passe-t-il quand cette technologie, réunissant la réalité et l’irréelle, commence à se dérégler ?

Au point de briser une frontière qu’on ne croyait pas authentique.

Interview de la LaNovel Édition

Les maisons d’édition qui publient des Light Novels sont pour le moment très rare en France. Mais ils en existent. C’est le cas de LaNovel Édition, qui a accepté de réponse à cette interview pour vous parler de leurs projets et donner leurs avis sur les Light Novels.

Pouvez-vous présenter votre maison d’édition ?

LaNovel Édition est une nouvelle maison d’édition spécialisée dans le Light Novel japonais. Nous avons créés cette société il y a un peu moins d’un an. Notre spécificité est de vouloir mettre en avant le format numérique en publiant nos titres un mois avant de sortir le livre papier.

Pourquoi choisir de publier des Light Novels, au lieu de mangas ou de romans ?

C’est un milieu encore naissant, incertain, de niche, un vrai challenge en soit. L’offre se résume à nos confrères d’Ofelbe et quelques éditeurs manga. C’est d’autant plus triste qu’il s’agit d’un marché où il y a une très forte demande de la part des lecteurs.
Nous avons l’ambition d’apporter quelque chose aux gens, de nous sentir vraiment utile. C’est donc sur ce postulat que nous nous sommes lancés dans le Light Novel.

Comment et quand avez-vous décidé de créer votre propre maison d’édition ?

Pour faire écho à la question précédente, c’est parce que nous sommes avant tout des lecteurs de Light Novel et amoureux de culture japonaise en manque de nouvelles lectures, et avec une envie toujours plus grande de découvrir le format original de nos adaptations manga et animées préférées.
Nous avons décidé de prendre notre destin en main et de proposer une offre supplémentaire pour tous les passionnés et les lecteurs. Il aura fallu 1 an de préparation pour en arriver là.

Sur quels critères vous basez-vous pour choisir les Light Novels à publier ? Comment se fait le choix final ?

Nous puisons dans les propositions de notre communauté. Pour cela nous avions lancé en septembre 2019 un sondage où chacun pouvait proposer ce qu’il voulait lire. Et un canal dédié sur notre Discord a été créé, pour débattre des licences avec nous et donner notre avis.
Ensuite un point est fait en réunion sur les propositions et nous déterminons les licences qui plaisent le plus et colle le mieux avec notre ligne éditoriale.
Aucune proposition n’est rejetée que ce soit un LN exclusif au Japon ou une grosse licence déjà traduite dans plusieurs langues. C’est un travail régulier qui permet de rester en contact avec les maison d’édition japonaises pour échanger avec elle autour des diverses licences.
Actuellement nous travaillons sur 6 projets.

Quelle est la position de votre maison d’édition par rapport au numérique ?

Le marché du livre numérique est en pleine expansion, mais le Light Novel semble manquer d’exposition auprès des lecteurs malgré la disponibilité des titres.
Nous avons voulu nous lancer dans le numérique pour deux raisons :
– Développer ce marché complémentaire au livre.
– Donner une alternative aux petits budgets en offrant la possibilité de lire sur son smartphone, tablette, PC ou liseuse avec des livres numérique à prix raisonnable.

À titre personnel, combien de Light Novel (ou Web novel) lisez-vous par an ?

Depuis que nous travaillons sur LaNovel, la société est gérée sur notre temps libre à côté de notre travail “de jour”. De ce fait, notre temps disponible pour nos loisirs, et donc la lecture a drastiquement diminué.

Alex : Le plus gros de ma lecture est tourné vers le manga, dont je suis friand depuis près de 10 ans. J’ai aussi un très gros penchant pour la littérature Fantasy/SF française et américaine de manière générale. Sans parler de mon fanatisme évident pour Lovecraft. Pour ce qui est du Light Novel, je me contente de lire ce qui se trouve dans le commerce en France. N’étant pas un grand adepte de l’anglais, et ayant de grandes difficultés à m’immerger dans un livre anglophone, j’en ai une expérience malheureusement réduite.

Aurélien : Je suis avant tout un gros consommateur d’animés et de mangas. Ce n’est que lorsqu’une œuvre me plaît beaucoup, que je vais me pencher sur le light novel qu’elle adapte. Sur une année, cela doit donc représenter quelques tomes environ.

Elezdiel : Je lis énormément de livres et de mangas (le tout cumulé, je dirais une centaine) et je me suis mise aux lights novels l’année dernière. C’est un genre qui relie très bien les deux milieux. Il allie les points forts du manga à travers un cadre posé par les images qui parsèment l’œuvre, et celui du roman par l’histoire qui rentre davantage dans des détails et apporte une compréhension plus poussée de l’univers que l’auteur souhaite mettre en avant.

Cédrik : Tout comme Aurélien, je suis un consommateur d’animés et mangas. Mais comme de nombreuses adaptations viennent du monde des Light Novels, j’ai commencé à m’y intéresser de plus en plus car les histoires sont souvent plus développées. Je lis en moyenne une dizaine de volumes.

Greg : Je suis un gros lecteur de manga, de LN et de romans. J’achète pratiquement toute la production française en LN plus quelques séries que je lis en anglais, donc je dirais entre 20 et 30 LN dans l’année.

Julien : Je lis par alternance mangas et LN, peut-être pour éviter la lassitude. Je suis un gros consommateur de livres électroniques de part les déplacements quotidiens que je fais à travers la France. Je lis entre 15 et 20 LN par an.

Comment avez-vous connu les Light Novels ?

Alex : C’était à mes tout débuts de journalisme spécialisé japanimation. Je voyais la mention “origine : Light Novel” sur les fiches animé. En creusant le sujet, je suis tombé dedans. Et bien évidemment je n’en suis jamais ressorti.

Aurélien : Lorsque j’ai regardé l’animé de Spice & Wolf, cela a été un tel coup de cœur que je n’ai pas pu m’empêcher de me procurer les tomes édités par Yen Press. J’en ai profité pour faire de nets progrès en anglais, avant que la série ne soit éditée en France par Ofelbe et que je redémarre ma collection.

Elezdiel : Par hasard en librairie. Les couvertures m’intriguaient et étant une férue de mangas, je me suis tout naturellement dirigée vers ce type d’ouvrage.

Cédrik : J’ai connu les Light Novels grâce à l’anime Black Bullet, la série s’est arrêtée trop brutalement et m’a laissé sur ma faim. En 2015, l’éditeur Yen Press a sorti l’œuvre et j’ai pu ainsi découvrir la suite de l’histoire d’Enju et Rentarô.

Greg : Mon premier LN était les 12 royaumes mais je ne savais pas encore ce qu’était un Light Novel. Puis les 1ers ont vraiment été SAO et Spice&Wolf.

Julien : J’ai découvert les LN en cherchant la suite de Spice&Wolf. Je me suis tourné vers les premiers volumes. J’ai très vite suivis sur SAO juste après avoir vu la première saison de l’animé.

Si vous pouviez choisir un Light Novel à éditer absolument, lequel serait-ce et pourquoi ?

Alex : Question bien difficile. Je dirais Tagatame No Alchemist, un LN venant d’un de mes jeu mobile préféré, The Alchemist Code.

Aurélien : Sans hésiter, ce serait Rokka no Yûsha. Il s’agit d’une des œuvres les mieux ficelées que j’ai pu lire, avec une véritable maîtrise de la narration et de la tension. Malheureusement, l’auteur n’ayant plus sorti de tomes depuis plusieurs années, ce serait compliqué à éditer en France, ne serait-ce que d’un point de vue économique.

Elezdiel : Ce serait vraiment pour mon petit plaisir personnel mais je suis une grande fan de Vision d’Escaflowne. Je serais ravi de le voir en librairie en Light Novel dans une édition de luxe avec les images misent en avant et de jolies goodies. Travailler dessus serait un bonheur.

Cédrik : Un seul, c’est compliqué… Mais si je dois en choisir qu’un, ce serait Hamefura (Bakarina pour les intimes). Ma fille et moi avons adoré son adaptation animée. Alors travailler sur cette œuvre et le proposer au public français me comblerait de joie.

Greg : Je choisirais après réflexion Toradora qui est un des meilleur RomCom de ces dernières années.

Julien : No Game No Life, l’histoire est dingue … Se dire que l’on peut résoudre des conflits par le jeux je trouve cela magnifique. L’univers est coloré le caractère de Shiro et Sora totalement déjanté.

Pouvez-vous nous présenter votre dernière publication (un indice pour celle future) ?

Infinite Dendrogram, la serie a débuté sous la forme d’un web novel lançé en 2015, et a été publié par Hobby Japan quelque temps plus tard. Elle est fortement appréciée au Japon et dans le monde anglophone grâce à J-Novel Club. Plus de 500 000 exemplaires ont été vendus, ainsi que deux adaptations en manga et en série animée.
Infinite Dendrogram a été N°1 par BookWalker Japan en 2017 dans la catégorie nouveau Light Novel, et 3e place par le public dans le très célèbre Kono Light Novel ga Sugoi! En 2018.
L’oeuvre a pour thématiques le VRMMO, la Fantasy et la Science Fiction.

Synopsis :
Le 15 juillet 2043, sortait le VRMMO immersif « Infinite Dendrogram » intégrant « l’Embryo ». Un système unique se développant en une infinité de variétés selon chaque joueur.
S’appuyant sur des prouesses techniques qui étaient jusque-là inaccessibles aux VRMMO, « Infinite Dendrogram » est devenu en un clin d’œil un phénomène mondial.
Mukudori Reiji débute sa vie à Tokyo après avoir réussi ses examens d’entrée à l’université et, pour célébrer la fin de sa longue période de révision, décide de lancer le jeu afin d’y rejoindre son frère…

Infinite Dendrogram est disponible en version numérique sur Amazon kindle, Kobo et Google livres, et en version papier sur commande en librairie ainsi que sur le site internet lanovel-edition.fr
Pour notre prochain titre, c’est encore trop tôt pour le dire. Nous sommes toujours en cours de négociation pour plusieurs titres.

Où peut-on trouver vos livres ?

Nos titres version papier sont disponibles sur notre boutique en ligne, et les libraires ont la possibilité de commander directement.
Cependant, soutenez vos librairies de quartier et n’hésitez pas a commander vos livres chez eux en priorité. Il s’agit d’un maillon vital pour la chaîne du livre. C’est grâce à leur passion et leur détermination et leurs conseils avisés que beaucoup de personnes lisent.
Pour nos titres en version numérique, ils sont sur Amazon Kindle, Kobo et Google Livres.

En ce moment en France, le marché des Light Novels est compliqué. Comment voyez-vous son avenir ?

Malgré son jeune âge, le marché du Light Novel semblait s’essouffler en 2019. Un manque flagrant de renouveau que 2020 est censé apporter. Il semblerait que de belles choses soient à prévoir. Si tout n’a pas été trop bouleversé par de la crise sanitaire.

Comment, voyez-vous votre maison d’édition dans 2 ans ? 5 ans ?

Notre objectif à court et moyen terme est une expansion rapide avec une augmentation significative de sorties d’une année sur l’autre. Mais cela dépendra en partie du succès rencontré par Infinite Dendrogram.

Merci, pour vos réponses. Avez-vous un dernier mot pour la fin ?

Lisez des Lights Novel, lisez des mangas, regardez des animés. Faites vivre cette passion qui nous unit tous. Mais surtout, faites-vous plaisir et n’hésitez pas à vous plonger dans des œuvres différentes en sortant de votre zone de confort. Garder un esprit ouvert est bon pour la santé.

Vous pouvez les retrouver via ces différents liens :

Alter Reality Chap.8 : Appétit Jurassic p.3

Voici le chapitre 8 du tome 1 de mon Light Novel Alter Reality.
Toutes les deux semaines, un chapitre sera posté. N’hésitez pas à donner votre avis.

Vous pouvez lire les chapitres précédents ici :
Chapitre 1 – Catastrophe p.1
Chapitre 2 – Catastrophe p.2
Chapitre 3 – Rescapé p.1
Chapitre 4 – Rescapé p.2
Chapitre 5 – Rescapé p.3
Chapitre 6 – Appétit Jurassic p.1
Chapitre 7 – Appétit Jurassic p.2

J’aurais tellement voulu que cette sortie se termine sans accroc. Mais, le destin en avait décidé autrement.
Alors que nous étions enfin réunis et sur le départ, nous entendîmes du bruit. C’était semblable au son que ferait une armée de femmes en talons haut. C’était assez étrange, d’autant plus que nous étions les seuls humains ici.

Quelque chose de dangereux s’approchait. Le tout était de connaître le nombre et la puissance de cette menace.

Daniel fit signe aux autres de ne pas bouger.

— Ne courez pas ! Ne vous séparez pas ! Tous ceux qui peuvent se battre, préparez vos Altereurs.

Mes camarades acquiescèrent, armant leurs montres et leurs cartouches. Nous étions prêts à en découdre.

C’est alors que je les vis. Ils nous encerclaient complètement, empêchant toute fuite.

À ma gauche, je reconnus les lézards orange que Vick avait fait fuir, leur nom était Laggi. Par contre, ceux, à droite, étaient différents. Mais, ils provenaient du même univers.

Ils étaient semblables aux raptors, mais leur corps était plus fin et souple. Leurs écailles étaient rouges avec des taches noires. Ils avaient également une bosse arrondie au niveau du museau. Si on ne voyait pas leurs nombreuses canines, on aurait presque tendance à vouloir se moquer de leur tête.

Toutefois, ces petits reptiles étaient aussi dangereux que les Laggi. C’étaient de vrais carnivores, qui chassaient en bande. Mais ils ne le faisaient jamais avec des Laggi. Pour eux, ils étaient des rivaux pour la nourriture.

En clair, nous étions en plein milieu d’une dispute de territoire. Ils avaient décidé de faire de nous un casse-croûte et une excuse pour se battre. Nous étions mal tombés.

Tout en les regardant, je pris une grande inspiration, doucement je sortis de ma poche mon deuxième jeu, puis j’appuyai sur le cadran.

— MODE GAME ACTIVE !

La voix synthétique se répéta plusieurs fois, montrant que tout le monde avait fait comme moi. Alors que les monstres nous regardaient avec une grande vigilance. Daniel fit signe d’activer nos armes. Le gagnant de ce combat sera celui qui attaquera en premier.

— ACTIVATION DU JEU MONSTER KILLER !

Cette fois, je ne pris pas mon jeu Shiranui. Mon choix, c’était porté sur la grande licence Monster Killer. Ces créatures venant de ce jeu vidéo, il y avait de quoi les combattre dedans.

D’un coup, deux armes apparurent dans mes mains. Deux belles épées, une était faite d’écailles vertes, alors que l’autre, bien plus grande, était recouverte d’écailles cramoisies. Ces deux lames provenaient de deux Wyvernes, qui étaient connues pour être des âmes sœurs. D’où leur nom : Flamme sœur.

Contrairement à Shiranui, je n’avais pas de décoration pour agrémenter mon apparence. J’avais juste mes armes, ainsi qu’une petite arbalète sur mon avant-bras gauche. Celle-ci permettait d’utiliser un panel d’accessoires.

J’activai l’interface de mon arbalète et fit apparaître une petite fenêtre bleue semi-transparente. Dessus je vis les objets que j’avais en stock. Mon doigt s’arrêta sur une balle jaune. Je la sélectionnai et elle s’insèrera à l’intérieur de mon arbalète.

— Je vais utiliser une bombe flash dans 3 secondes, fermez les yeux et courez vers la gauche.

Je pointai mon arbalète vers les créatures, qui commençaient à grommeler d’impatience et à se rapprocher dangereusement.

— 1…

— 2…

— 3 !

J’appuyai sur la détente et fermai les yeux. J’entendis alors la balle touchait le sol, suivis de hurlements reptiliens. J’ouvris aussitôt les paupières pour constater que les monstres étaient complètement sonnés et perdus.

La bombe flash était une arme redoutable. Elle consistait à faire une lumière intense dès que la munition était éjectée, rentrant l’adversaire aveugle et confus pendant quelques minutes.

C’était notre chance, nous devions fuir pendant que l’ennemi était désorienté.

— On y va !

Tout en écoutant les ordres d’Alex, je courus, fendant l’air avec mes armes. Je profitai de l’occasion pour tuer ces créatures. En quelques coups, plusieurs de ces monstres tombèrent à terre, agonisants.

Je n’étais pas la seule à combattre. Vick lançait des boules d’énergie, désintégrant tout sur son passage. Debora tirait des balles à l’aide de deux pistolets bleus. Alex utilisait un simple fusil-mitrailleur. Ceux qui détenaient les armes corps à corps étaient William, Jim, Daniel et moi.

Alors que William se battait avec des gants de boxe bleus montés sur ressort. Jim et Daniel avaient chacun respectivement une épée. Un, avait une magnifique rapière, alors que l’autre avait une digne lame de chevalier.

Malheureusement, je ne pouvais pas dire d’où ces armes provenaient. Même si je suis certaine que Vick, lui, le savait.

Nous avancions ainsi rapidement vers la sortie. Elle n’était pas loin, je voyais presque l’arche en pierre qui débouchait vers l’extérieur.

Cependant, notre joie fut de courte durée. Un rugissement aigu résonna dans toute la rue, nous obligeant à nous couvrir les oreilles. Puis, une immense silhouette cramoisie apparue.

C’était un Aydrome, un reptile semblable aux petits raptors rouges. C’était en fait le mâle Alpha de la meute. Il avait donc quelques caractéristiques qui le différenciaient des autres.

Déjà sa taille : il devait faire plus de trois mètres de haut. Il avait aussi une très longue queue contrairement à ses semblables. Il avait également une peau rouge, rappelant celle des salamandres, qui se dégradait vers le violet.

Sa particularité était une grande crête en forme de hache au sommet de son crâne. Ainsi que les deux excroissances à l’arrière semblable à deux cornes.

C’était, une créature connue pour être rapide et agile. Ce n’était pas le genre de monstre que je souhaitais croiser en ce moment. Pourtant il était bien là, nous barrant le chemin.

L’Aydrome nous fixa avec ses yeux jaunes, cherchant à nous intimider. Il fit un pas en avant, se faisant le plus imposant possible. Il ne voulait pas que nous sortions de son territoire.

Je ne sais pas comment nous pouvions le combattre dans l’état actuel des choses. Sa meute, composée d’Ayprey, allait bientôt reprendre ses esprits. Les Laggi allaient en faire de même. Nous serions pris bientôt en sandwich.

Que pouvions-nous faire ? Passer sur le côté ? Faire une diversion ?

Alors que les reptiles s’agitaient derrière nous, j’essayais de penser à un plan.

C’est alors qu’un autre hurlement se fit entendre. Il était plus fort et féroce. Je me raidis, un autre grand monstre allait entrer en scène.

Dans un grand vacarme, un reptile ressemblant à un vélociraptor géant sortit d’un magasin en pulvérisant sa façade. Il avait une longue queue criblée de pics et une collerette violette et orange surplombée sa tête. Il était également recouvert d’une magnifique crête de poils blancs qui descendaient de son flanc jusqu’au bout de sa queue.

Il avait une allure féroce et digne à la fois, tout le contraire de l’Aydrome. Cette créature était connue sous le nom de Grand Laggi. Il était le mâle Alpha des Laggi. Un chef connu pour sa mâchoire robuste et son intelligence.

Nous avions là des champions. Deux créatures puissantes prêtes à batailler pour un morceau d’humain. Je ne sais même pas si nous avions la capacité de les battre. Toutefois, la venue de ce Grand Laggi était une opportunité en or. C’était la diversion que nous attendions.

Le Grand Laggi hurla sa rage contre son rival l’Aydrome. Celui-ci répondit aux provocations. Pour le moment, nous n’étions plus le centre d’intérêt. Nous avions qu’une opportunité et nous devions la saisir.

— Fuyez, en contournant le grand rouge !

Ma bouche était pâteuse, mais ça ne m’empêcha pas de crier de toutes mes forces. Comme réveillé par mon ordre, tout le monde se mit à courir. Malheureusement, notre fuite attira l’attention du grand Laggi, qui profita de l’occasion, pour happer la pharmacienne en pleine course.

Avec sa grande gueule, il l’attrapa par la tête et la jeta contre un mur. Son corps à moitié dévoré glissa le long de la pierre pour terminer par terre. Son sang rouge ruisselait entre des dalles grises.

Face à cette scène macabre, nous criâmes de peur et de surprise. Pendant ce temps, les petits Laggis se précipitèrent sur le cadavre pour profiter du festin. Les Ayprey, jalousant ce dîner, se jetèrent aussi dessus. C’est alors qu’une querelle à coups de mâchoires et de griffes s’entama entre les deux bandes.

Alors qu’ils se battaient pour savoir qui terminerait les restes, l’Aydrome nous fixa. Il était encore en chasse.

— On court et on les contourne !

Alex pointa du doigt la sortie. Nous devions absolument partir vers une zone plus large. Dans cette rue étroite, il était impossible de combattre, ou de fuir facilement. Nous étions emprisonnés sur place.

Le groupe se divisa en deux, un contourna les monstres par la gauche et l’autre par la droite. J’avais choisi la deuxième option. Malheureusement, le grand Laggi se tourna vers moi, m’immobilisant sur place.

Ce monstre m’avait choisie comme sa prochaine proie. Il fit un bond en avant, pour me barrer la route. Bien décidée à me défendre, je courus vers lui et lui donnai quelques coups au niveau de ses pattes arrière.

En réponse, il riposta avec un violent coup de patte, me faisant tomber par terre. Puis, il me répliqua avec un coup de queue. L’attaque était si puissante qu’elle m’éjecta en arrière, me faisant percuter la porte d’une boutique.

Mon dos me faisait mal, j’étais effrayée et sonnée. Alors que je relevais la tête pour reprendre mes esprits, je vis deux yeux orange qui me fixaient.

Sa mâchoire était à quelque centimètre de moi. Je pouvais sentir la chaleur de son souffle et l’odeur de son haleine. Un fin filet de bave coulait entre ses canines. Il avait faim. Il allait bientôt me dévorer.

J’avais envie de pleurer, de crier, de me débattre, mais je restai là, figée, comme si j’admirais une œuvre d’art à couper le souffle. Pendant un instant, le temps s’est arrêté. Je repensais à ma vie. Mon travail… Vick… Mon avenir…

Mon esprit fut rempli de tellement de pensées que j’aurais pu en vomir. Mais à la fin, mon cerveau se vida. J’allais mourir.

Je fermai les yeux, voulant éviter de voir la mort en face. Je ne pris même pas la peine de me protéger. C’était la fin.

Le grand Laggi releva sa tête, ouvrit sa mâchoire et se rapprocha au-dessus de moi. Je sentais sa salive tomber sur mes cheveux. Je tremblais. Je priais…

Un coup de feu retentit, percutant la gueule du monstre. Déboussolé, le grand Laggi fit plusieurs pas en arrière. Quand il releva sa tête, je vis qu’il était blessé au niveau du museau.

Troublée par ce sauvetage in extrémiste, je cherchai mon sauveur du regard. C’était Jimmy. Il tenait entre ses mains un fusil sniper. Il avait réussi à passer derrière L’Aydrome.

J’ai eu de la chance. Je me relevai, expirant toutes mes angoisses, et couru loin de mon prédateur.

En plus de moi, il restait trois autres personnes prises au piège par l’Aydrome. Il était le dernier obstacle entre nous et la sortie. Ceux de l’autre côté tentaient d’attirer son attention. Mais le dinosaure semblait faire une fixation sur nous quatre.

Soudain, j’entendis des pas lourds derrière moi. Le grand Laggi était déterminé à me cibler de nouveau. Je tentai de fuir, quand une masse informe et violette se précipita vers moi. Je l’évitai en bondissant sur le côté. L’objet finit sa course en percutant de plein fouet la tête de mon poursuivant.

Énervé par cette attaque, il se mit à hurler. Aussitôt, une autre bulle mauve fut lancée. Elle provenait de l’Aydrome. Je me rappelai alors que ce projectile pouvait empoisonner.

L’Aydrome avait-il tenté de m’intoxiquer ou visait-il le grand Laggi ?

Fou de colère, le grand Laggi rugit une deuxième fois. Son cri de guerre ameuta les petits Ayprey, qui en représailles se mirent à lui mordre les chevilles. En retour, les Laggi ripostèrent, défendant leur chef.

Une masse de lézard se rassemblait derrière moi, faisant claquer leurs mâchoires et bondissant les uns sur les autres. Tout ça me laissa un peu de répit. Je me levai et regardai Aydrome qui m’observait silencieusement. Lui aussi réfléchissait à son prochain mouvement. Il avait l’air de prendre son temps.

Dans mon cas, je n’avais pas ce luxe. Je courus sur le côté. Surpris par mon approche, l’Aydrome cracha plusieurs petits projectiles empoisonnés. Je reculai pour éviter la première salve. Mais je ne pus esquiver la seconde. Impuissante, je vis l’attaque m’arriver en pleine figure.

C’est alors qu’une épée fendit l’air, détruisant la plupart des bulles. Je reconnus Daniel qui après m’avoir défendue se tourna vers moi.

— Allez, on y va !

Il me prit brusquement par la main et se mit à courir.

— MAINTENANT !

Daniel hurla en direction du groupe se trouvant derrière l’Aydrome. S’en suivirent, des bruits de détonation. Tout le monde tirait sur le monstre rouge, le faisait reculer loin de nous. Ainsi, Daniel, moi et le couple de survivants, nous avons pu passer cet obstacle cramoisi.

De l’autre côté, Daniel me lâcha. En remerciement, je lui souris. Puis je courus vers Vick.

— Ça va ?

Mon frère fronça les sourcils.

— C’est plutôt moi qui devrais dire ça !

Alors que j’étais prête à répliquer, nous entendîmes plusieurs hurlements. Le grand Laggi et L’Aydrome étaient toujours là. Ils avaient encore envie de nous chasser.

Heureusement, maintenant, nous avions le champ libre. Nous pouvions sortir de cet endroit.

Tout le groupe couru vers la sortie. Nous mettions toute notre énergie à creuser un écart entre eux et nous. Cependant avec leurs grandes pattes, c’étaient facile pour eux de nous rattraper. Nous le sentions, ils étaient juste derrière nous. Un faux pas, une chute, tout pouvait nous conduire à faire connaissance avec leurs mâchoires.

Certains avaient fait le choix difficile de laisser tomber leur sac à dos rempli de provisions. Quant aux caddies, ils étaient depuis longtemps abandonnés. Personne n’avait eu l’idée de les garder.

Enfin à l’extérieur, je fis volte-face et pointai du doigt l’arche qui servait de porte d’entrée.

— Il faut la faire s’écrouler, vite !

Si nous arrivions à la faire tomber sur elle-même, elle boucherait le passage évitant que la course-poursuite ne s’éternise. C’est dommage, nous allions perdre un lieu de ravitaillement. Mais il fallait bien faire ce sacrifice pour survivre.

Je ne sais pas comment nous pouvions le faire. En dehors des Altereurs, nous n’avions ni armes ni explosifs.

Je vis Alex matérialiser un lance-grenades dans ses mains. Il visa l’arche et tira une grenade qui explosa au contact de la pierre. Normalement, avec une vraie grenade l’arche aurait déjà été détruite.

Mais dans ce cas, c’était inutile. Les armes créées par un Altereur n’avaient aucun impact sur le monde réel. C’était une perte de temps et de ressource. Il fallait que je stoppe Alex.

Je m’approchai de lui pour tenter d’arrêter sa tentative désespérée.

— Ça marche, ça marche. Encore ! Encore, Alex !

Soudain, Vick encouragea Alex. Je levai les yeux et remarquai qu’une petite fissure s’était formée sur l’arche. Choquée, je vérifiai plusieurs fois ce que je venais de voir.

Non ! C’était impossible.

Cette fente était sûrement là avant. C’était juste, un mirage créé par le désespoir.

Alex continua, tirant d’autres grenades. Étonnamment, après trois explosions l’arche commença à s’effriter.

Comment ? Pourquoi ?

Si on y pense, ces créatures irréelles avaient maintenant un impact sur notre monde.

Alors, peut-être…

Peut-être que les objets créés avec un Altereur avaient également la même capacité, mais plus faiblement.

Cela voulait dire que nous pouvions nous blesser avec nos Altereurs ?

Perdue dans mes pensées, je fus réveillée par les cris enragés des deux gros reptiles. Ils n’étaient plus qu’à quelques mètres de nous.

L’arche était encore debout. Nous n’avions plus le temps de fuir. Soit la pierre tombait au sol et nous sauvait, soit nos vies étaient fichues. En désespoir de cause, tous ceux qui avaient à leur disposition des armes de gros calibre tirèrent sur la roche.

Après une farandole d’explosions, l’arche s’effondra enfin. Les deux monstres disparurent derrière un amas de poussières et de pierres. Nous laissant seuls avec nos cris de joie.

Certains d’entre nous tombèrent à terre pour récupérer, d’autres épongèrent leurs sueurs et leurs larmes.

Nous étions vivants. Nous étions sauvés.

J’avais envie de revenir à notre base, et dormir deux jours complets. Cette journée me paraissait atrocement longue.

En signe de défaite, les deux créatures hurlèrent de colère avant de se taire. Les bêtes étaient parties. Elles étaient vaincues.

— Bon, il est temps de rentrer.

Alex fit signe aux autres de partir. Nous ne devions pas rester plus longtemps dans les parages. Qui sait, il y avait peut-être d’autres créatures. Nous n’avions certainement pas la force pour une deuxième bataille.

Au bout d’un moment, Alex arrêta le cortège, pour vérifier l’état de tout le monde et les ressources que nous avions réuni.

La plupart des survivants étaient en forme. Ils avaient juste des égratignures et des ecchymoses.

Quant à nos provisions, elles étaient bien maigres. Quelques boîtes de conserve, des snacks, des bandages. Au niveau de l’eau, nous ne disposions que dix bouteilles. Nous ne pouvions pas tenir plusieurs semaines avec ça. Il faudra peut-être envisager de boire l’eau des robinets venant de la banque.

Une fois nos ressources évaluées, il était temps de reprendre la route vers la base.

— Daniel ! Ça va ?

Je remarquai que Daniel traînait derrière le groupe. Son visage était pâle. Il n’avait pas l’air en forme. J’accourus vers lui, inquiète. Il leva son visage vers moi et m’offrit un sourire troublé.

— Je dois être épuisée… Pourtant, j’ai… L’habitude des situations extrêmes, mais là… Je ne sais pas, je…

D’un coup, il toussa, puis tomba à genoux. Je m’approchai de lui pour le rattraper.

— Daniel ! Daniel ?

Sans crier gare, Daniel vomit un liquide violet, puis il s’effondra dans mes bras. Son visage était blanc et son regard vide.

— Daniel ? Daniel ?

Je le secouai plusieurs fois. Le reste du groupe accouru vers moi, complètement paniqué. William mit un genou à terre, et posa son doigt au niveau du cou de Daniel.

— Je ne comprends pas, il…

William tourna son visage vers moi.

— Il est mort !

Je regardai le jeune homme aux cheveux blonds, la bouche grande ouverte.

— Quoi ?

William hocha la tête. Je compris que je tenais entre mes mains le corps inerte de notre compagnon Daniel. Il était mort…

— Comment ? Pourquoi ?

Troublée, je demandai une explication à William. Il soupira et examina le corps délicatement.

— Pas de blessure apparente…

Il se figea alors en regardant derrière le cou de Daniel.

— C’est peut-être ça.

Il montra à tout le monde une tache violette qui s’était incrustée sous la peau de Daniel. Je savais ce que c’était.

L’Aydrome avait empoissonné Daniel. Ce poison l’avait dévoré petit à petit jusqu’à le conduire à la mort.

Mais quand avait-il été touché ?

Peut-être… Qu’au moment où il m’avait défendue en coupant en deux les balles de poison, une goutte de cette mixture toxique l’avait touché. C’était possible.

Je regardai mon sauveur mort, j’avais envie de pleurer. Pourtant aucune larme ne tomba, je ne le connaissais malheureusement pas assez pour avoir ce privilège. Je ne pouvais que le remercier de son aide et souhaiter qu’il soit maintenant heureux là où il était.

Par respect, ou à cause du choc, tout le monde resta silencieux. Nous fixâmes Daniel, attendant une réaction. Mais elle ne viendra jamais. Nous devions enterrer son corps. C’était la moindre des choses que je pouvais faire. Lui donner une tombe.

— Hmmm… Je ne veux pas être affreux… Mais on est censé attendre combien de temps avant de récupérer son Altereur et ses cartouches, sans être mal vu ?

Toutes les têtes se tournèrent vers Vick. Je le regardai, choquée.

— Vick ?!

Mon frère haussa des épaules.

— Quoi ! Tout le monde pense ça !

J’essayais d’effacer de mes oreilles ce que je venais t’entendre. Je déposai délicatement le corps de Daniel au sol et me levai.

Je posai un doigt accusateur sur le torse de mon frère, alors que j’étais prête à lui faire la morale, je sentis une main se poser sur mon épaule.

— C’est bon !

Je me retournai pour voir le visage triste d’Alex.

— On rentre !

Je soupirai et me pinçai le nez pour me calmer.

— D’accord…

Avant de rentrer à la base, nous enterrâmes comme prévu Daniel, lui faisant une petite tombe. J’espère avoir le temps, plus tard, de l’agrémenter de fleur.

Vick a récupéré l’Altereur et les deux cartouches de Daniel sous mon regard accusateur. Il ne parut pas culpabilisé de son action. Il restait fidèle à lui-même.

Sur le chemin du retour, je me demandais si Daniel avait de la famille.

Il ne semblait pas marié vu qu’il n’avait pas de bague. Mais il pouvait quand même avoir une copine ou des enfants.

Mince ! Qu’est-ce que je pourrais leur dire ?